Milena et Jamie étaient un couple heureux bien avant d'avoir Faith, ils étaient beaux, intelligents et même si leurs moyens étaient plus que modestes, ce qu'ils désiraient le plus au monde, c'était avoir un enfant. Au début de la grossesse de Milena, le jeune couple décidèrent de se marier, bien évidemment, ce fut quelque chose d'assez rapide et superficiel, mais cela les comblait davantage de bonheur. Neuf mois plus tard, Faith venait au monde, le 14 février 1991, ce fut d'ailleurs leur plus belle saint-valentin, qui l'aurait cru. Ce matin-là, Milena, la mère de Faith avait ressenti de violentes contractions et après onze heures de douleur, le bébé vint au monde. Une jolie blonde aux yeux bleus, elle avait les yeux de sa mère et les cheveux de sa mère, un tout qui lui faisait un visage d'ange. Plus les années passaient, plus la petite famille devenait de plus en plus solide, ils étaient soudés et heureux ensemble. Faith était une fille sage, gentille et avec un coeur en or. Elle faisait la fierté de ses parents et ils n'hésitaient pas à la vanter auprès de leurs amis. Comme vous pouvez le voir, Faith a eu une enfance très paisible, une famille très aimante. Elle était adulée par tous les parents, jalousée par tous les enfants et pourtant elle était simplement elle-même. Elle eue l'enfance dont elle désirait. Elle excellait dans tout ce qu'elle entreprenait, elle avait de bons résultats scolaires, de bons amis et même si ses parents ne faisait pas partis des plus riches, il la comblait de bonheur et de tendresse.

Les parents de Faith eurent du fil à retordre à l'adolescence, la blondinette n'en faisait qu'à sa tête, têtue comme une mule, elle tenait ça de son père. C'était un mardi, cela aurait pu être un jour comme les autres, mais pourtant tout a basculé. « Faith, je rentrerais vers vingt heures ce soir, j'espère que tu seras là à mon retour. » En écoutant le message sur son répondeur, Faith aurait très vite compris que son père désirait lui parler, mais pourtant, elle était beaucoup trop occupée à fricoter avec son petit-ami pour s'intéresser à quelqu'un d'autre qu'elle même. Elle était confortablement installée sur les genoux de Skyler, l'homme dont elle était amoureuse que rien d'autre ne l'importait. Ils étaient ensemble depuis maintenant six mois. Faith avait dix-neuf ans et quelques mois à cette période, petit à petit et elle n'avait qu'une envie c'était de faire le tour du monde. Cela avait toujours été son rêve, voyager et visiter le plus de pays possibles, mais pour cela, il fallait qu'elle soit majeure et surtout qu'elle aie les moyens de payer tous ces déplacements. Bref, elle s'étendait à côté de Skyler, qui de son côté, s'empressait de poser ses mains sur elle, un frisson parcourait son corps, elle était amoureuse et même si ce n'était pas sa première fois, chaque fois qu'il la touchait, elle frémissait de plaisir comme un premier jour. La nuit venait de tomber lorsque Faith franchissait le seuil de sa maison. Des cris, des pleures attirèrent rapidement son attention, elle se ruait dans la cuisine où se trouvait un homme armé d'un flingue. Sa mère ordonnait à Faith de courir, tandis que l'homme accélérait le pas pour rattraper la jeune Hastings. Quelques minutes plus tard, le calme plat régnait, Faith sortait prudemment de la salle de bain où elle s'était enfermée. Elle parcourait le long couloir qui reliait les pièces à la cuisine salle à manger et elle se cachait derrière le plan de travail. L'homme tenait fermement l'arme dans sa main, Milena était agenouillée au sol et des larmes coulaient le long de ses joues rosées, quant à Jamie, il était allongé au sol et l'homme pointait l'arme sur lui, Faith n'eus même pas le temps de dire quoi que ce soit que la balle allait se plonger dans le coeur de son père bien aimé. « NOOOON ! » Crias-elle aussi fort qu'elle le pouvait, mais c'était déjà trop tard. Il ne perdait pas de temps et il fit subir le même sort à sa mère sans que Faith ne comprenne le pourquoi du comment. L'homme tentait d'attraper Miss Hastings qui avait couru afin de s'enfermer dans une pièce de la maison. Elle ne restait d'ailleurs pas très longtemps enfermer ici puisque que les secours fut là d'une minute à l'autre. Faith ne bougeait plus, elle était effondrée et tout ce qui l'entourait lui semblait perplexe. Elle quittait les lieux, incapable de dire un mot, elle était bouleversée et après quelques heures de témoignages, elle fut renvoyée chez sa grand-mère qui habitait également à San Francisco.

Cher journal, Rien ne vas plus, j'ai l'impression que le monde qui m'entoure à cesser de tourner. Je suis au fond du gouffre, je me sens prisonnière et j'ai l'impression qu'on ne me libérera jamais, j'ai beau crier, personne ne m'entend. Je suis seule au monde, aidez-moi je vous en prie, tout est si confus dans ma tête que le monde me semble superficiel. Je pleure, je me bouche les oreilles et pourtant, j'ai encore le bruit de l'arme qui résonne dans mes oreilles, le sang répandu au sol, le dernier regard de cet homme, tout est si calme tout d'un coup.

Les derniers évènements dans la vie de Faith furent affreux, elle était littéralement désemparée et les condoléances de ses amis la rendaient encore plus perdue. Elle ne savait plus sur quel pied danser et chaque bruit la faisait sursauter, elle était devenue paranoïaque en même pas une semaine. Lorsque quelqu'un la touchait, elle se frustrait et s'énervait sans raison valable, elle avait peur du monde qui l'entourait et ce n'était que le début. Ses amis la trouvant trop étrange, la laissèrent tomber puisqu'ils la jugeait trop folle pour continuer à la fréquenter. Ils n'arrivaient plus à la comprendre, ils l'abandonnaient sans même lui laisser une chance. Elle avait besoin d'eux, de leur soutien et désormais elle demeurait seule.

Cher journal, j'ai fait quelque chose d'horrible aujourd'hui. J'étais tétanisée lorsque j'ai vu quelqu'un pénétré dans la chambre où je séjournais chez ma grand-mère. Je sais que c'est assez banal, mais lorsque j'ai vu ma grand-mère, elle a tenu les mêmes propos que l'homme qui a tué mes parents. Le temps d'un instant, j'ai vu cet homme et j'ai dérapé. J'ai pris la première chose que j'avais sous la main, un couteau, situé dans le tiroir de ma table de nuit et j'ai poignardée ma grand-mère dans le dos.

« Je suis désolée grand-mère, je ne voulais pas... » Faith appelait les urgences au plus vite, prétextant un accident, mais sa grand-mère était encore tout à fait consciente et elle ne perdait pas une minute à dénoncer sa petite fille qui n'avait plus les idées très claires. « Ma chérie, je ne veux plus que tu restes ici. » Les ambulanciers demandèrent donc des informations à la propriétaire de la maison. C'était le moment pour Faith de quitter la maison pour un endroit plus paisible, un endroit où elle serait suivie, un hôpital psychiatrique. « Je ne veux pas y aller grand-mère, c'est chez les fous, je ne suis pas folle, je vais très bien ! » Clama-elle, mais qu'importe, elle devenait dangereuse et sa grand-mère avait beaucoup trop peur pour qu'elle reste plus longtemps sous son toit.
Cette fille n'avait que vingt ans et pourtant, vu les antécédents qu'elle avait, elle était forcée d'intégrer le service psychiatrie. Elle ne se sentait pas chez elle, elle occupait une chambre qui ressemblait étrangement à une cellule, elle ne se sentait pas dans son élément et chaque séance chez le psy la rendait malade. Pénétrant dans le cabinet, elle s'installait sur un fauteuil, les jambes croisées, affalée sur le divan comme une enfant. « Bonjour Faith, comment te sens-tu ? » « Comme en prison, les gens sont tous fous ici. » « Je t'en prie Faith, ne juge pas les autres, ils ont des problèmes comme toi. » « Je n'ai pas de problème, je vais bien ! » « Tu as blessé ta grand-mère, tu veux m'en parler ? » « Je l'ai pris pour quelqu'un d'autre, je ne voulais pas lui faire du mal. » « Bien évidemment. » Miss Hastings quittait le cabinet après quelques questions de plus, elle détestait cet homme, il la prenait pour une attardé et son regard lui pesait énormément. Tout lui semblait si éphémère, elle rejoignait la salle de repos sereinement, puis elle s'installait sur l'un des fauteuils afin de regarder la télé. C'était un dessin animé, rien de violent dans ce genre d'endroit. « Pourquoi t'es ici ? » Tournant la tête, Faith posait les yeux sur une jeune brune qui serrait sans ses bras une petite blonde avec des couettes. « Laisse-là, elle ne veut peut-être pas parler. » Lâchait la petite blonde en souriant à Faith. Faith écarquillait les yeux, surprise que quelqu'un lui parle, elle dévisageait les deux filles. « Je t'en pose des questions ? Tu peux pas aller voir ailleurs. » « Ma poupée c'est ma meilleure amie ! » « Cool, tu veux une médaille ? » Lâchait-elle très sèchement. Faith ne se fait pas d'amis, tout ce qu'elle voulait c'était sortir d'ici et au plus vite. Elle a bien tenté une fugue, mais cela n'a pas marché et elle a été une fois de plus, bourrer de médicaments jusqu'à en dormir. Elle n'en pouvait plus qu'on la prenne pour une folle, pourtant, elle n'était pas très normale dans sa tête depuis la mort de ses parents. Elle se retournait à chaque claquement de porte, pleurait la nuit durant ses cauchemars. Elle était malheureuse.

Cher journal, aujourd'hui, j'ai fait une balade dans le parc, d'après les médecins, je vais mieux. De mon côté, je ne vois pas vraiment la différence, hormis le fait que je dors un peu mieux et que je prends une quinzaine de cachet par jour. J'ai hâte que ce calvaire se termine afin de pouvoir sortir d'ici. Je n'en peux plus de faire des puzzle et des jeux de mémoires, je n'ai plus dix ans bordel !

Le soleil vint à caresser le visage de la jeune blonde, aujourd'hui, elle fêtait ses vingt et un an. Enfin la majorité se disait-elle. Son anniversaire aurait pu être un événement plaisant pour elle, mais rien de tout ça ne l'enchantait vraiment. Le manque de ses parents ainsi que la solitude commençait à trop lui peser. Elle avait de frêles épaules et tout ce poids devenait trop lourds. Déjà deux mois désormais que la jeune femme avait quitté l'hôpital psychiatrique. En effet, elle va mieux, mais bon, vaut mieux rester vigilant. Elle arrive à se maîtriser elle-même et sa paranoïa a énormément diminué Elle ne se méfie plus autant des gens et elle leur laisse une chance de prouver ce qu'ils valent. Désormais elle a repris ses études de littérature et elle est plus qu'investie dans ce qu'elle entreprend. Elle veut réussir et se sortir de son passé, elle veut aller de l'avant et montrer aux autres, qui la perçoivent comme la folle, qu'elle sait se reprendre en main. Ce ne sera pas facile, mais ce qu'elle fait lui plait et elle est déterminée à prouver ce qu'elle vaut.

« Entrez mademoiselle Hastings, je vous en prie. » Lâchait aimablement le médecin qui avait suivi Faith pendant ses six mois. Elle passait timidement la porte, jetant un coup d’œil au bureau, comme si cela faisait des années qu'elle n'était pas rentrée ici. « Désolée pour le retard, j'étais... bloquée sur la route. » « Cela n'a pas d'importance, installez-vous. » Elle inspirait profondément avant de s'asseoir sagement sur le divan, face au fauteuil de son interlocuteur. Elle ne semblait pas à l'aise et l'environnement ne lui plaisait pas. « Parlez-moi de ce que vous voulez. » « Je me sens plus libre. » « Prenez un nouveau départ et décompresser, la meilleure façon de vous épanouir, c'est de profiter de la vie sans la mettre en danger, contrôlez-vous comme vous savez le faire et tout ira pour le mieux. » « Vous me le promettez ? » Il lui adressait un sourire complice, sachant très bien que si elle faisait des efforts, elle s'en sortirait parfaitement.