Concevoir et faire naître un enfant est un acte égoïste et pas toujours réfléchis. Pour ça, tu le sais mieux que beaucoup de monde. Toi qui vu le jour par une froide nuit de décembre, alors que la tempête de neige faisait rage à l’extérieur de l’hôpital britannique. Point de père pour te voir venir au monde, qu’une mère seule et désespérée de donner naissance à un garçon. Tu apprendras, petit Nathan, qu’avant toi il y avait une fille. Une jolie petite fille avec des cheveux aussi noir que les tiens et aux yeux verts. Une petite Lucy qui malheureusement quitta ce monde avant même que tu pousse ton premier cri. La leucémie avait consumé toutes ses pauvres forces et c’était pour cela, que tes parents avaient décidé d’avoir un autre enfant. Oh non, ta mère se fichait pas mal que tu sois garçon ou fille, elle voulait juste un enfant en bonne santé. Ton père en revanche, il désirait une autre fille, une autre princesse, hors de question d’avoir un fils aîné, il était écrit dans son cerveau qu’une fille c’est plus sage, plus posé qu’un garçon. Hélas, rapidement on a su que tu serais un garçon et ton père s’est éloigné de ta mère, il n’a pas assisté à l’accouchement de sa femme, il n’a pas jeté le premier regard bienveillant sur toi et il n’en aura jamais, qu’on te le dise bien. Ta mère pris alors la décision de te donner ton prénom : Nathan. Un prénom qu’elle a toujours aimé, le prénom de son frère qui est mort des années plus tôt dans un accident de voiture. Peut-être qu’elle espérait que ton oncle veillerait sur toi… qui sait, peut-être as-tu un ange gardien pour être arrivé jusque là. Comme il est de coutume que tous les fils de la famille Holbrook porte le prénom : Richard, elle préféra le placé en second, afin que tu sois bien un Holbrook mais, puisque ton père ne te considérerais jamais comme il se doit, autant que ce ne soit pas un prénom principal.
Rapidement, tu apprendras que dans ta famille, on est militaire de père en fils, parfois même de père en fille. Ton chemin est déjà tracé, depuis l’instant même de ta conception et tu n’auras pas le droit ni à l’erreur, ni à choisir une autre voie. C’est comme ça, pas autrement. Tu apprendras dans la douleur que quand ton père parle, tu te tais, qu’il est l’autorité supérieur et que tu n’es qu’un cafard à ses yeux. Il ne voulait pas d’un garçon et tu en es un. Tu as même essayé de te déguiser en fille pour lui plaire et cela t’as valu une fameuse raclée. Au final, ce père tu préférais quand même quand il n’était pas là, tu n’étais que plus heureux quand il partait avec l’armée. La seule chose qui te faisait tenir, c’était ces moments trop rares de complicité avec ta mère. Tu as hérité de ses yeux, de sa douceur et de sa force. Parfois, tu te demande comment elle peut tenir le coup, déjà toi ton corps commence à manifesté qu’il n’en peut plus et ton psychique flanche tout doucement. Bientôt, tu invente comme excuse pour la fête des pères que ton père est mort. «
Nathan ! Comment tu peux dire une chose pareille ! Ton père n’est pas mort » Ce fût la première claque que ta mère te mis et l’instant d’après en voyant tes yeux bleus se remplir de larmes, elle te prit dans ses bras. Finalement, elle comprenait pourquoi. «
Je le déteste ! Je veux qu’il meure ! »
Adolescent, tu fais tout pour évité les remontrances, non tu ne te considère pas comme un enfant battu, juste comme un enfant non voulu qui doit tenir le coup et faire tout pour éviter les coups. Ainsi, dans l’institution privé que tu va fréquenter jusqu’à ce que tu es l’âge d’entrer à l’école militaire, tu es un élève exemplaire, calme, discipliné. Tu choisi des activités d’hommes et pas de mauviettes. Tu fréquente des cours d’art martiaux et lentement tu comprends que cette fois c’est gagné, qu’il n’a plus rien à te reprocher. Sauf, une chose… Une nouvelle fois une joue rougie, une chambre, un lit et deux jeunes hommes plus que déshabillé. «
Plus jamais, tu m’entends ?! Je ne tolérerais pas que mon fils soit un déviant… un anormal ! » L’envie d’hurler à ce géniteur que tu n’es que son fils quand ça l’arrange te brûle les lèvres mais, tu te tais et tu ravale ta colère. «
Tu m’as compris, Nathan ?! » Tu relèves les yeux. «
Oui, père… » La porte s’est refermée en claquant sur ton géniteur et sur ton petit ami de l’époque. Une cigarette allumée et l’envie de sauté par la fenêtre mais, non il ne te tuera jamais. Tu l’as juré, c’est toi qui l’enterreras, pas lui ! Un mois après, tu rentreras à l’école militaire, bienvenue dans la famille Holbrook soldat !
Une belle journée d’été, le jardin de la grande demeure familiale et des dizaines d’invité. Tu as 23 ans, tu es capitaine dans l’armée britannique. Bref, tu es la fierté de la famille et encore plus depuis que tu t’es résigné à faire ce que ton père avait décidé pour toi : épouser la fille de son ami. Catelyn est une femme magnifique, gentille et douce, vous aurez probablement de très beaux enfants mais, surtout elle vient d’une riche famille, comme la tienne d’ailleurs. Les Holbrook seront donc gagnant sous tous les angles avec ce mariage. Peut-être même qu’avec un peu de chance, tu finiras par l’aimer ton épouse. Installez dans une petite maison, pas tout à fait à la campagne et pas tout à fait à Londres, c’est là-bas que commence la vie de famille, même si tu n’es pas souvent là. L’armée ça n’a jamais été une sinécure, sinon tout le monde le saurait. Quelques années après ton mariage, malgré de très nombreuses et longues absences, vient au monde une petite fille et à l’inverse de ton père, tu as pris congé pour la voir le jour de sa naissance. Judith, comme te mère, comme cette femme sans qui tu n’aurais jamais tenu le coup. Avec cette naissance, vient enfin la nouvelle que tu voulais entendre depuis tant d’année : Ton père est mort en mission. Non, tu ne verseras aucune larme, tu ne te réjouiras pas non plus car, on ne peut se réjouir de la mort après tout. C’est plus un soulagement, quelque chose qui laisse présager des années sans enfer, enfin !
2005 – Irak. Capitaine dans la Special Air Service. Il arrive un moment où on fait des choix. Ce jour là, tu as décidé de presque sacrifié ta vie pour sauver celle des hommes qui sont sous ton autorité. Cela te vaut une belle blessure qui t’handicapera à 30% de la jambe gauche malgré les excellents soins du médecin : Alexander Kershaw. Tu garderas à jamais une légère boiterie à la jambe gauche, surtout lorsque le temps change. «
Et qu’allez-vous faire maintenant, Capitaine Holbrook. » Assis sur une chaise alors que la discipline te voudrait debout, tu esquisse un léger sourire. «
Ce que j’ai toujours voulu faire… m’occuper de chevaux. J’ai suffisamment d’argent pour ouvrir un haras. » L’étonnement se lit à présent sur le visage du vieux militaire, ton supérieur. «
Vous pourriez rester ici dans l’administration. » Tu réfléchis mais, non. Tu veux partir, te refaire une vie et oublier ces années de malheur. Ton divorce est engagé car, même si tu n’as jamais aimé ta femme, tu ne l’a jamais trompée. Elle, bien. «
Non merci, monsieur. Je suis militaire parce que mon père le voulait. Je pars avec les honneurs, c’est le moment de me retirer. » Difficilement, tu te lève à l’aide de tes béquilles, l’homme en face aussi. «
Bien. Bonne chance, Nathan. »
Depuis sept années, tu as quitté ton Angleterre natale pour venir vivre à San Francisco où tu as acheté des terres et une vieille ferme que tu as retapé pour faire un Haras. Mieux encore, Judith, ta fille, vit avec toi. Enfant de 10 ans à l’époque du divorce, elle gênait trop sa mère et son nouveau copain qui voulait allez vivre et s’éclater à Las Vegas. Cela fait tes affaires dans un sens, tu es enfin heureux avec ta fille qui à maintenant 16 ans, au milieu des chevaux. Évidemment, rien n’est éternel et un accident est si vite arrivé…