Reddington Family

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And who are you, the proud lord said, that I must bow so low?
Only a cat of a different coat, That’s all the truth I know.
In a coat of gold or a coat of red, A lion still has claws,
And mine are long and sharp, my lord, As long and sharp as yours.
And so he spoke, and so he spoke.

Coleen avait passé la nuit entre thé, soupe et mouchoir. Sa chambre était remplie d'un désordre infernal, telle une tornade qui avait tout emportée. Son regard toisa le miroir et elle n'osa pas regarder l'image qu'elle donnait. Les cheveux flamboyants étaient emmêlés d'un noeud impossible à démêler, un pyjama trop grand et des grosses lunettes sur ses yeux fatigués pour combler le vide de la nuit. Elle avait lu, regarder une vieille série ou encore avait songé à triller ses vêtements. La jeune adulte était simple et n'était pas une grande fanatique du shopping, souvent loger dans des habits plus confortables que visuel. Elle masquait sa beauté pour le confort de sa vie professionnelle de son frère. Vers les sept heures, la rousse était prête et était en route pour l'hôpital, prêt à accomplir son devoir et à apprendre chaque parcelle du métier. Elle ne manqua pas de passer devant la chambre du malade aux frisettes dont elle s'occupait.

Après une matinée complète et remplie, elle réussit à dégoter une pause pour pouvoir se nourrir, de se fait elle se doutait que son frère allait la rejoindre à la cafétéria. Elle avait l'habitude de l'attendre, le laissant se sortir dans l'hôpital pour ne pas qu'il s'ennuie. Il était vrai que ses discussions silencieuses avec son plus grand ami lui faisait toujours du bien. Elle se moucha rapidement avant de se laver les mains avec le petit produit qui traînait dans son sac. Elle fixait sa tasse de café et son sandwich en boite avant de sourire au loin et de le voir. Il lui paraissait si faible qu'elle se leva pour l'accompagner à sa table. Une fois les hostilités faite, elle s'assura d'être la plus souriante que possible. Elle s'élança dans une conversation silencieuse. Ça va ? J'espère que tu n'es pas trop malade et que tu dors bien. Fit-elle dans un langage que seul les plus silencieux de cette pièce pouvait comprendre. Grand-mère va bien, elle m'a dit de prendre de tes nouvelles. Aujourd'hui elle a plein de choses à faire, mais elle viendra en fin de journée, rassure toi. Elle lui adressa un sourire paisible en oubliant le monde qui les entouraient. Si seulement.

La nuit avait été beaucoup trop longue pour Taylor. Le jeune roux trouvait la quantité immense de machines qui étaient connectées à son faible corps beaucoup trop grande, et il n'avait qu'une seule envie: s'en débarrasser. Savoir que des ordinateurs prenaient des données dont il ne suspectait même pas l'existence auparavant sans qu'il ne s'en rende compte ne l'amusait pas plus que ça. Cependant, il fallait avouer que le lit était confortable, même s'il n'égalait pas le canapé de sa grand-mère. En parlant de la femme qui commençait à se faire vieille, il espérait que cette séparation provisoire ne lui cause pas trop de problèmes. Elle avait déjà vécu un enfer quand Taylor attrapa la méningite qui le priva de son ouïe et le jeune Reddington n'avait pas envie qu'elle se sente coupable ou impuissante à cause de lui. Il ne voulait pas lui faire de mal, même s'il n'avait rien à faire dans l'histoire. Enfin si, il était le principale concerné, mais si tout avait dépendu de lui, il se trouverait devant un petit feu, une tasse de thé à la main et le chat sur ses genoux. L'attente lui sembla incroyablement longue et insupportable. Il comptait les papillons qui passaient devant sa chambre (zéro, en fait), en attendant sans bouger qu'une infirmière vienne le sauver de son futur tombeau en lui donnant la permission de pouvoir manger. Il sentait son estomac se plaindre de plus en plus bruyamment. Pendant quelques instants, il essaya de se rendormir pour plonger à nouveau dans un monde éphémère de rêves et de monstres, sans succès. Finalement, une femme blonde au visage plié par l'âge arriva et commença à débrancher les tubes qui le reliaient aux machines. « Alors, Taylor, comment ça va? Pas trop mal aux oreilles? » Le jeune garçon n'ayant pas observé les lèvres de l'infirmière, il ne rigola pas à la blague de la femme, qui, d'ailleurs, n'était pas exactement la meilleure à faire à un sourd. Il patienta stoïquement, jusqu'à qu'il soit enfin libre de se déplacer sans que le monde entier se fasse prévenir par un alarme. Il sortit de sa chambre sans faire gaffe aux lèvres qui bougeaient de la femme qui se trouvait désormais derrière lui.

Au moment de soulever son plateau chargé de nourriture, il comprit que venir tout seul n'était pas une très bonne idée. Malgré tout, il essaya de se débrouiller, tout en espérant que sa chevelure flamboyante ne soit reconnue par personne, étant donné qu'il n'avait pas envie de supporter d'autres blagues qu'il ne pourrait pas comprendre. Coleen arriva pour l'aider, ayant probablement vu qu'il n'aurait pas fait long feu dans la salle remplie de personnes et de nourriture. « Ça va ? J'espère que tu n'es pas trop malade et que tu dors bien. » Taylor haussa ses épaules, tout en commençant à manger son hamburger végétarien. « Meh. Ça peut aller, tant qu'ils ne décident pas que mon anus est un terrain d'exploration. » Ses yeux s'arrêtèrent un instant sur la tronche de zombie qui tirait sa sœur, abîmée par la fatigue. « Et toi, ça va? On dirait qu'un bulldozer a décidé de faire de toi sa victime. » Il pouvait presque sentir les yeux des personnes qui se voyaient forcées de manger ici sur ses mains, chose qui coloria ses joues d'un rouge écarlat. « Aujourd'hui elle a plein de choses à faire, mais elle viendra en fin de journée, rassure toi. » « Okay. Si elle passe pendant que je dors, dis-lui qu'elle peut passer demain si elle préfère rentrer. » Il arracha un bout de son déjeuner, avant de le tendre à sa jumelle, qu'il trouvait beaucoup trop maigre ces derniers temps. « Mange. Faut bien que tu m'accompagnes dans ce merveilleux voyage vers l'obésité. » Parler en langage des signes en mangeant n'était pas facile quand il avait un hamburger à garder en l'air, mais au moins il pouvait parler la bouche pleine sans remplir Coleen de miettes. Classe, hein? Tout d'un coup, une figure trop familière arriva pour gâcher l'ambiance presque joviale qui s'installait. Taylor essaya de se cacher derrière Coleen, mais le mal avait déjà été fait. Elle l'avait vu. Il l'avait vue. Une femme qui avait préféré changer les traits d'illustres inconnus plutôt que de bercer les jumeaux, qui les avait laissés avec des cartes de Noël comme seul souvenir.

Maman.