Chapitre numéro un.

Une enfance douloureuse, mais un minimum affective.

✂ Caravane des Riddleswan, le dimanche soir lors d'un repas de famille non chaleureux, à Seattle. Comme d'habitude, le silence régnait à la table des Riddleswan, du moins si on pouvait appeler cela une table. C'était une toute petite table ronde, pour 2 personnes et nous étions le double chaque soir. Ma sœur, mon père, ma mère et moi avions l'air très proche à première vue, alors que lorsqu'on connaissait davantage notre famille, c'était plutôt le contraire. Jenny, ma sœur, ne pensait qu'à combler les désirs de nos parents et s'était faite à l'idée de travailler à l'usine comme ma mère, qui était la mère la plus heureuse du monde soit disant. Jenny était la fille modèle de la famille, la plus grande de nous deux et par conséquent, celle que je devais respecter et suivre l'exemple. Elle n'avait pas des bons résultats scolaires, pourtant nous étions dans le public et s'était beaucoup moins dure que dans le privé. J'avais une bien meilleure moyenne qu'elle, dans toutes les matières à vrai dire et ça elle ne le supportait pas. Personne ne pouvait admettre que j'étais plus intelligente que l'enfant modèle de la famille. Nous n'étions pas des gens du voyages, mais mes parents avaient toujours aimé vivre dans une caravane et aimaient bouger lorsqu'ils en avaient envie. Cependant, je préférais avoir mes habitudes et rester au même endroit pour me concentrer sur mon travail, c'est à dire mes études et ce depuis toute petite. J'aimais étudier, apprendre pour aider les autres, c'est pour cela que je voulais devenir chirurgien. Bien que parfois je pouvais faire preuve d'une naïveté hors du commun et cela me faisait rire à chaque fois que j'y pensais. Après tout, il vaut mieux rire de ses défauts qu'en pleurer. Soudain, un geste me sortit de mes pensées. Ma mère souhaitait me resservir des frites surgelées. Je détestais tout ce qui était surgelé et je m'étais promis que lorsque j'aurais ma maison, je ne cuisinerais que des plats frais et certainement pas du surgelé. « Non merci maman, tu sais très bien que je n'aime pas les plats surgelés. » Un petit rire échappa à ma soeur, qui ne se priva pas de faire remarqué que je ne mangeais plus rien depuis un moment et que j'allais finir anorexique et que je ne pourrais pas suivre son exemple. Allez donc, remets en un coup ma grande. Je levais les yeux au ciel et soupirais. « Tu ne mange plus rien Hermyn, de plus tu sais très bien qu'on ne mange que du surgelé et tu ne t'en étais pas souvent plains avant de gouté les plats de Mme Virgile. De toute façon, nous n'avons pas de four alors il va bien falloir que tu te nourrisses. » Mme Virgile était la voisine, qui me cuisinait des bons petits plats lorsque nos parents partaient pour x raison. « Et puis, de toute façon, si tu suis le modèle de ta sœur, tu n'auras pas de quoi te payer une maison et je t'ai déjà dit que tu n'as pas les capacités pour faire de la médecine ! » Sur ces mots, ma mère me resservit une plâtrée de frite, que je ne mangeai pas. Je partis en courant dans la chambre, manquant de me prendre un meuble à cause de la caravane, qui était si étroite. Encore une dispute.

Chapitre numéro deux.

Un nouveau départ, grâce à la chirurgie et au courage.

✂ Hôpital de San Francisco, en pleine après-midi. Nous étions en été et la chaleur se faisait sentir même à l'intérieur des murs de l’hôpital. Je venais de terminer une opération avec un résident, c'était le plus beau spectacle auquel j'avais assisté. Je m'asseyais cinq minutes sur un siège qui se trouvait non loin de l'accueil et respirais un bon coup. J'avais réussi, j'étais devenue interne en chirurgie. Lors de mes 21 ans, j'avais tout quitté pour poursuive mes études à San Francisco où je serais beaucoup plus à l'aise qu'à Seattle avec ma famille qui ne cessait de me décourager et de pester contre moi. J'entendais encore ma mère hurlait à travers la caravane : « Et arrête de réviser tes cours, tu n'y arriveras pas. » Mon père & ma sœur pensaient évidemment la même chose qu'elle. Peu de temps après mon entrée à la fac, j'avais pris la fuite une nuit sans dire un mot à personne. J'avais tout laissé tomber pour prendre un nouveau départ. Cette fugue, je l'avais préparé avec soin depuis un bout de temps et avais pris en compte tous les trajets et même le logement. Maintenant que j'étais en première année de chirurgie, je me plaisais et j'apprenais un peu plus chaque jour. Avec les autres internes, j'avais réussi à gérer les factures de l'appartement, qui était assez cher vu sa grandeur. Je m'y sentais bien mieux que dans la caravane à deux balles. C'était mon chez moi et c'était parfait. J'avais laissé mon passé derrière moi, ma famille et mes anciens amis, je n'avais jamais été très proches d'eux de toute manière alors je n'éprouvais aucun regret. Au début, c'était assez difficile de payé et j'avais eu l'autorisation de prendre des crédits, qui furent assez vite remboursé grâce à mes colocataires. Sans eux, je pataugerais encore dans le monde des adultes et je leurs dois beaucoup. Maintenant, ce sont eux ma famille et je ne les échangerait pour rien au monde, même si parfois on se prend la tête pour un rien, on rigole beaucoup le soir et on se détend. Être interne en chirurgie est très dure, je l'avoue, mais lorsqu'on souhaite réaliser un rêve on peut le faire. La preuve est là, j'ai réussi à partir de rien, à présent je n'ai plus qu'à suivre le cours de ma vie en faisant de mon mieux dans mon travail.

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