nom : Owens prénom(s) : River Theodore âge : vingt-quatre ans lieu et date de naissance : 17 décembre 1989 à San Francisco statut civil : célibataire, même si son cœur bat pour quelqu'un métier/occupation : masseur-kinésiethérapeute nationalité : américain. orientation sexuelle : homosexuel, il n'en a jamais douté caractère : souriant, à l'écoute, susceptible, câlin, tactile, timide, honnête, manque de confiance en lui, maladroit, réfléchi, attachant, innocemment sarcastique groupe : Scrubs. avatar : Xavier Samuel.

✂ l'hôpital t'y vas souvent ? Je pourrais difficilement passer une journée sans mettre les pieds sur mon lieu de travail, vous ne croyez pas ? Mais contrairement à la majorité du personnel hospitalier, je ne suis pas tout le temps en train de voyager d'un étage à l'autre, je reste principalement dans ma petite salle de "massage". Autant dire que je ne suis pas forcément familier avec l'endroit, je crois pouvoir affirmer que je pourrais facilement me perdre, mis à part la cafétéria et euh... le service de psychiatrie que je connais assez bien... ne me demandez pas pourquoi.
✂ quand t'as un bobo, tu pleures ou t'es du genre à prendre les devants et à te recoudre avec ce que t'as sous le coude en mode mc gyver ? En travaillant au sein d'un hôpital, on a la chance de toujours avoir ne serait-ce que deux-trois bricoles sous la main, donc si j'ai un soucis je n'ai qu'à claquer du doigt si l'on puis dire. Bon, je dois avouer qu'il m'arrive parfois de gémir comme une fillette de six ans quand je me blesse un peu trop brusquement.
✂ quand t'es malade, t'es du genre repas fait de médocs ou médecine douce ? Tant que ça reste une maladie bénigne je vais plutôt avoir tendance à privilégier la médecine douce, surtout que je ne supporte pas toujours les médicaments en grande quantité. Généralement il suffit d'un peu de repos et de beaucoup d'attention pour que j'aille mieux.
✂ tu mets ta santé en danger ? tu fumes, tu bois ? Durant mon adolescence j'ai été un très gros fumeur... pendant une minute, première et dernière fois, je ne comprends toujours pas les fumeurs aujourd'hui, mais voilà, on va dire que j'ai appris à les cotoyer... Bref, pour ce qui est de l'alcool, j'évite de boire, je ne tiens pas forcément l'alcool et j'ai toujours peur d'agir différent ou de dire des choses que j'aurais plutôt tendance à taire d'habitude...
✂ t'as des problèmes de santé connus ? Nope, rien à l'horizon, espérons que ça dure.
✂ ta famille t'a transmis des antécédents médicaux pas très glorieux ? Pas que je sache... je crois que je vais avoir un coup de fil à passer.
✂ t'es du genre allergique ? t'attrapes souvent le premier virus qui passe par là ? Bizarrement je n'ai absolument aucune allergie, toutes mes connaissances ont au moins une allergie, mais moi je n'ai jamais rien eu, je ne vais pas m'en plaindre non plus.

Le son de son rire si particulier parvient à mon oreille et semble redoubler d'intensité dès lors que l'infirmière qui l'accompagne décide d'agripper son bras pour l'emmener dans un local dont le cliquetis de fermeture ne tardera pas à se faire entendre. Je ne peux que lâcher un soupir et poursuivre mon chemin vers la salle de kinésithérapie, je me doute bien-évidemment que ce n'était pas pour effectuer un inventaire improvisé qu'ils se sont glissés dans ce foutu local, mais bon, ce n'est pas non plus comme si c'était la première fois que je le surprenais dans ce genre de situation... Je profite de ce moment de répit pour m'allonger nonchalamment sur la table de massage et sortir de ma blouse ce vieux petit carnet qui m'est si précieux. Un sourire ne tarde pas à venir se nicher aux coins de mes lèvres alors que je le feuillette, ravivant au passage de nombreux souvenir, même s'ils ne s'agit pas toujours des meilleurs...

17 Mai 1997 - Cher Journal, je commencerai par dire que si Liam découvre que j'ai un journal intime... Il se foutra de moi jusqu'à la fin de la vie ! Liam, c'est mon grand-frère, il a 11 ans et il va bientôt entrer au collège, du coup il se la pète un peu, sous prétexte qu'il est plus grand et plus fort que moi, il se sent obligé de me faire la morale un peu comme maman, je crois qu'on appelle ça un ''pétentieux'', enfin, c'est un mot de vieux ça, mais je lui sortirai ça un de ces jours pour lui montrer que moi aussi je suis un grand. Sinon il y a aussi maman avec nous, elle est gentille puis qu'est-ce qu'elle est belle, m'enfin, ça je lui dirait plus, sinon elle voudra encore m'embrasser partout sur le visage et Liam va me traiter de chouchou ! Il y a aussi papa, papa c'est... papa, il rentre souvent en tard du travail et je sais bien que lui c'est Liam qu'il préfère, je peux le voir dans son regard, il est beaucoup plus fier de lui que de moi... en même temps je le comprends, j'aimerais bien être plus comme mon frère, parce que c'est lui le plus grand, le plus beau et le plus fort, c'est mon grand-frère quoi.

Je m'exprimais déjà plutôt bien à 8 ans, je dois avouer que sur ce coup-ci je suis fier de moi, mais les éloges successifs à l'égard de Liam vers la fin ont pour effet de rapidement faire disparaitre mon sourire. J'étais déjà assez impressionné par grand-frère à cette âge-là et je suis bien placé pour confirmer que ce complexe n'est pas allé en s'atténuant au fil des années, de même que la douleur que l'on peut ressentir au plus profond de son être lorsque l'on se rend compte que la seule famille qu'il nous reste ne nous aime peut-être pas assez pour nous accepter tel que l'on est...

02 Novembre 2002 - Je ne reconnais plus mon frère, il a changé... je crois que c'est en entrant au collège que tout a commencé, dès lors, il ne s'intéressait plus qu'aux filles ou devrais-je dire les ''jolies gonzesses'' et encore ça ce n'était que le début: par la suite, il a également commencé à passer de moins en moins de temps avec moi, il m'ordonne souvent de ''dégager'' ou quand je lui demande de me parler de choses il me dit simplement que je ne peux pas comprendre. Puis il y a eu cette fille, son nom est aussi insignifiant que son quotient intellectuel, la première fois que je l'ai vu, j'ai su que je ne l'aimerai pas, son sourire faux et son regard hypocrite ne m'ont pas vraiment séduit moi. Mon pressentiment sur la jolie blonde était apparemment fondé puisque le leur relation n'a pas tellement duré, parcontre, Liam a vraiment eu l'air triste après, je crois qu'il essaye de ne pas trop le montrer, mais je le connais par cœur mon grand-frère, cette fille lui a fait beaucoup de mal, les filles font beaucoup de mal et en ce qui me concerne c'est décidé, je ne donnerai jamais l'occasion à une fille de me faire du mal et de toute façon, elles ne sont pas si jolies que ça les filles, mis à part maman peut-être...

En y repensant, je crois bien que sa rupture avec Rose a véritablement été l'élément déclencheur de tout ce qui a pu faire que le Liam d'aujourd'hui est celui qu'il est - un vrai connard quoi - et après cela les choses sont vraiment allées de mal en pire, il n'a eu de cesse de se la jouer ''coureurs de jupons'' c'est un peu ce que j'appellerais le ''syndrome du bad boy'' qui n'a de cesse de draguer les filles pour se sortir de la tête celle qui l'a tant fait souffrir... Mais je ne suis pas sûr qu'il sache à quel point la souffrance que lui-même m'a causé pouvait bien être supérieure à celle qu'il avait ressentit... Je n'ai pas besoin de m'aventurer plus loin dans mon journal intime pour me remémorer les faits qui ont suivit: quelques années plus tard Liam quittait le domicile familial, laissant derrière lui une mère dépressive, son mari infidèle et moi-même en plein affrontement avec une vérité qui s'imposait de plus en plus dans mon esprit, mais ayant tout de même du mal à se faire accepter.

Je me retourne et m'allonge cette fois-ci sur le ventre, mon journal toujours en main et bien décidé à le parcourir encore un petit moment, me remémorant la séparation de nos parents, notre père refaisant sa vie avec une salope - appelons un chat un chat - dont la simple évocation arrive toujours à me filer la nausée puis malheureusement le décès de notre mère, elle n'avait évidemment pas réussi à supporter l'explosion de son mariage... J'ai eu énormément de mal à surmonter la perte de notre mère, surtout qu'après le changement radical de Liam, elle était définitivement devenue mon pilier au sein de cette famille. Je suis tout de même parvenu à m'en remettre grâce quelques séances chez le psychologue, c'est d'ailleurs lui-même qui m'a conseillé de me remettre à écrire dans mon journal intime, un véritable exutoire pour moi. Parcontre, on ne peut pas dire que mon frère m'a été d'une grande aide sur ce coup-là et même s'il a évidemment accepté de m'accueillir chez lui, il était indéniable qu'un fossé plus grand encore s'était creusé entre nous deux: il ne me parlait pas tellement et j'avais presque l'impression que ma simple vue l'agaçait aussi, peut-être que la mort de maman l'avait plus touché qu'il ne le laissait paraître et qu'en quelque sorte il avait l'impression de voir un peu d'elle en moi ? Peu importe, le pire restait à venir...

02 Février 2008 - Je lui ai dit... et je dois avouer que je ne m'attendais pas vraiment à une autre réaction: du dégoût, je ne vois pas d'autres termes pour qualifier la lueur qui scintillait dans son regard quand il a su. Évidemment, il n'a pas voulu y croire, me demandant si je lui faisait une farce et à vrai dire j'aurais préféré que tout ceci ne soit qu'une farce, une illusion ou plutôt un rêve puis que je me serais réveillé à nouveau entouré de ma famille, quel con je suis, je suis bel et bien éveillé et je n'ai plus de frère.

Je referme alors mon journal, c'était la dernière chose que j'y avais écrite sur Liam, car après mon coming-out je n'ai plus tellement eu l'envie d'avoir quoi que ce soit à faire avec lui et tant mieux d'ailleurs car de toute évidence c'est réciproque. Mais toutes ces expériences ne m'ont pas forcément aidé à m'ouvrir davantage aux autres, je préfère toujours exprimer mes sentiments les plus secrets sur papier. Mais me lancer dans une carrière de masseur-kinésiethérapeute m'aide d'une manière ou d'une autre, je me sens un peu plus utile en aidant les autres, j'ai moins peur d'entrer en contact avec des inconnus, enfin je me sens vivre un peu plus chaque jour. Mais passons, j'ouvre à nouveau mon journal à mon récit le plus récent mon sourire ne tarde pas à illuminer mon visage encore une fois, s'agrandissant à chaque lignes parcourues comme pour accompagner le rythme soutenu de battements de mon cœur, merde, je crois que je suis amoureux.