nom : hennings. prénom(s) : giusy. âge : vingt et un ans. lieu et date de naissance : le quinze décembre, à san francisco. statut civil : célibataire. métier/occupation : étudiante en arts plastiques. nationalité : américaine. orientation sexuelle : hétérosexuelle. caractère : impulsive, colérique, extravertie, sans tact, trop franche, garçon manqué, drôle, attachante, créative, grossière, têtue, indépendante, enfantine des fois, paresseuse, imprévisible, bonne cuisinière... groupe : inhabitants. avatar : cailin russo. type de personnage : scénario de leilany.

✂ l'hôpital t'y vas souvent ? non, qu'en cas de crise d'asthme aigue, sinon j'évite, je déteste l'odeur et l'ambiance pesante... ça porte la poisse d'aller là-bas, franchement si je dois y aller c'est que vraiment j'ai plus d'autre solution.
✂ quand t'as un bobo, tu pleures ou t'es du genre à prendre les devants et à te recoudre avec ce que t'as sous le coude en mode mc gyver ? il faut vraiment que je sois à l'agonie pour que j'aille voir un médecin, encore pire pour que j'aille à l'hôpital. je suis pas une chochotte, tant que je peux me débrouiller toute seule, je laisse aller. et puis, j'ai toujours une égratignure quelque part, si je commence à pleurer à chaque fois, je ne m'en sortirai jamais.
✂ quand t'es malade, t'es du genre repas fait de médocs ou médecine douce ? quitte à faire, je préfère la médecine douce, mais en règle général, la seule chose dont j'ai besoin c'est mon inhalateur, le reste ne sert à rien... j'aime pas vraiment prendre volontairement des trucs dont je ne connais pas la composition.
✂ tu mets ta santé en danger ? tu fumes, tu bois ? je fume quelques cigarettes de temps en temps, mais très rarement à cause de l'asthme. mais j'ai bien boire par contre, pas jusqu'à vomir mes tripes, mais juste assez pour être joyeuse.
✂ t'as des problèmes de santé connus ? asthme, il met déjà arrivé de faire plusieurs crises dans la même journée, c'est assez contraignant au quotidien.
✂ ta famille t'a transmis des antécédents médicaux pas très glorieux ? pas que je sache, mais si ça se trouve, c'est pas encore déclaré...
✂ t'es du genre allergique ? t'attrapes souvent le premier virus qui passe par là ? j'ai pas trop d'allergies, sauf la poussière... malheureusement, j'ai l'habitude d'être souvent malade, l'hiver particulièrement, je choppe le moindre petit virus qui passe à trois kilomètres à la ronde...

Sept ans. « Bon alors, Giusy est-ce que tu peux expliquer pourquoi tu as frappé Dylan, pendant la récréation de cet après-midi ? » demande le directeur de l'école. Je le regarde, fixement, sans répondre. Dylan est méchant avec moi. Il me traite de gamine, mais au final, c'est lui qui s'est pris la raclée de sa vie. Ma mère me donne un coup de coude, je sais déjà que je la déçois, pourtant, je m'en fiche. « Dylan est un imbécile et il est moche, il a eu que ce qu'il méritait... » je grimace. « Giusy, tu peux pas frapper les gens parce qu'ils sont moches ! » hurle mon père. Je hausse les épaules. La discussion continue entre mes parents et le directeur de l'école, pendant que je perds mon regard dans le vide. Je suis tirée de mes pensées par ma mère, qui attrape mon bras et me traine derrière elle. Je reste silencieuse pendant tout le trajet du retour. Arrivés à la maison, la tempête éclate. « Giusy, je t'interdis de recommencer une chose pareille ! Nous sommes au mois de novembre et c'est déjà la troisième fois que le directeur nous convoque. Est-ce que t'essayes de battre des records ? » hurle mon père, pendant je reste devant lui, bien droite en attendant la fin. Ma mère enchaine à son tour, mais je ne l'écoute même pas. Et puis c'est à mon tour d'éclater. « Et d'abord j'en ai marre que vous me disputiez tout le temps ! J'aime pas l'école, j'aime pas cette école, tout le monde est nul ! J'en ai marre. Je veux partir d'ici et je veux plus que vous soyez mes parents parce que de toute façon vous m'aimez pas ! » Ma respiration devient peu à peu désordonnée. Je sens la crise d'asthme arrivée. J'ai les larmes aux yeux, mais plutôt mourir que de pleurer devant eux. Je prends mes jambes à mon cou et monte jusqu'à ma chambre. J'attrape pour inhalateur dans mon sac et me jette sur mon lit. Une pression, deux pressions... Je me calme peu à peu. La porte de ma chambre s'ouvre. « Sors. » je lâche. « C'est moi. » dit ma sœur, avant de venir se coucher derrière moi dans mon lit et de me serrer contre elle. Petit à petit je me calme complètement et sèche mes larmes.

Quatorze ans. Je marche dans la rue, mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles avec le son au maximum, sans regarder où je mets les pieds. Je me contente de foncer droit devant. Peu importe où du moment que c'est loin de chez moi. J'en peux plus des parents. J'en  peux plus de tout ça. J'ai l'impression d'avancer dans le vide. Je ne sais pas quoi faire de ma vie et ça m'énerve. Je déteste avancer sans but. Pas dans la rue s'entend, ça j'aime bien ; non, dans la vie. J'ai l'impression que quoi je fasse ça ne sert à rien... Je marche, quand j'entends une musique au loin, assez forte pour couvrir le son de mon iPod. J'enlève un écouteur, curieuse et je suis la route de la musique.
Face à moi, deux graffeurs de rue s'activent, ils illuminent le mur terne de cet entrepôt déaffecté, il prend vie. Je suis fascinée. Je m'assois sur le trottoir d'en face et pose mon menton dans la paume de ma main. Je les regarde avec passion. Leur gestes sont rapides, mais précis. On dirait qu'ils savent exactement ce qu'ils font. Et surement que c'est le cas. Je ne vois pas la nuit tomber, absorbée. « Éh ! » Je sors de ma torpeur, un des graffeur me fait signe de venir. Je me lève d'un coup sec et file dans leur direction. « Quel âge t'as ? » « Quatorze ans, pourquoi ? » « Tu sais qu'il est presque vingt et une heure trente, t'es sure que tu devrais trainer dans les rues ? » me sors le type. Merde, il est déjà cette heure là ! J'ai pas vu le temps passer. Mais je garde ma belle assurance. « Non, personne m'attend. Comment vous faites ça, c'est trop beau. J'veux dire... on dirait presque de la magie. » j'enchaine, en changeant de sujet. Le type sourit. Il me donne une bombe de peinture et m'entraine vers le mur,. Derrière moi, il pose sa main sur la mienne et on commence à bomber, je me laisse faire, fascinée encore et toujours. Il m'explique, une technique, une autre, encore une autre ; je hoche la tête et j'assimile tout. J'ai l'impression d'avoir trouvé un but à ma vie.

Dix-neuf ans. « Il n'en est pas question. Déjà que ta sœur s'est fait mettre en cloque, il n'est pas question que toi, tu deviens une va-nu-pieds en école d'arts. Je te paye tes études de médecine ou de droit si tu veux, mais jamais je payerai pour que tu fasses de la peinture à l'eau. » soupire mon père, avec un calme que je ne lui connais pas. J'ai envie de hurler, de lui tordre le cou. Même ma mère semble toute recroquevillée sur sa chaise, pendant que mon père refuse de me laisser vivre la vie que je veux. « T'es vraiment qu'un con. C'est pas parce que t'as eu une vie de merde que tout le monde autour de toi doit subir le même traitement. Ça servait à rien de faire des enfants si c'était pas pour qu'ils soient heureux. J'vous déteste. » je m'écris en quittant la cuisine. Je monte dans ma chambre et sors un sac de voyage. J'y fourre toutes mes affaires. Tout ce qui passe par là, peu importe en fait, du moment que ça rentre dans le sac. Je sors mon portable et pianote sur le clavier, pour prévenir ma meilleure amie que j'arrive. Ce soir, je dormirais dans son petit appartement, demain je trouverai autre chose, mais en aucun cas, je retournerai vivre chez mes parents.
Une heure plus tard, j'arrive chez ma meilleure amie, mes parents l'adore parce qu'elle fait des études de médecine, qu'elle réussi avec brio. Je me suis toujours demandé comment on pouvait être amies, elle et moi. Mais c'est des choses qui se contrôlent pas. Je lui raconte toute l'histoire. Sous le coup de l'énervement, je sens monter une crise d'asthme, je prends mon inhalateur dans ma veste. Une pression, deux pressions... Je me calme.
Le lendemain, je vais chez ma sœur, enceinte, c'est vrai. Mais elle a l'air tellement heureuse de ça. Je ne peux qu'être fière d'elle, en fait... Elle me pousse à retourner chez les parents. Quand j'arrive à la maison familiale, il n'y a personne. Rien d'autre qu'une enveloppe à mon nom sur la table basse du salon. Je l'ouvre et découvre des frais d'inscription, dans la meilleure école d'arts plastiques de San Francisco. Je saute de joie.

Vingt et un ans. Je soupire, assise dans le canapé de ma sœur. « C'est une blague, putain ? » Elle secoue la tête négativement, en serrant contre elle son fils, en train de s'endormir. « Tu vas te tirer à New York en me laissant toute seule ici ? Il est hors de question que je retourne chez les parents, tu sais ça ? » « Giusy, je sais bien... mais j'ai pas le choix, il faut que je partes. Je vais trouver une solution, tu n'auras pas à retourner chez les parents, je te le promets. » Je lève les yeux au ciel. Merde, il est hors de question que je retourne là-bas. J'attrape mon sac et quitte l'appartement. Je commence à marcher, jusque chez ma meilleure amie, la seule qui puisse me consoler quand tout fout le camp... Quelques heures plus tard, ma sœur m'appelle. « J'ai trouvé la solution, tu vas aller habiter chez Lani, pendant que je serais pas là. Rentre, je vais tout t'expliquer. » annonce-t-elle.
Quelques semaines plus tard, assise par terre, dans un salon qui n'était pas le mien encore quelques jours plus tôt, je regarde mes feuilles Canson étalées par terre. Un pinceau fin à la main, je réfléchis à comment rendre vivant ma peinture et je dois trouver vite, c'est pour mercredi prochain. Je soupire, incapable de trouver la solution. La porte d'entrée s'ouvre, je ne me retourne même pas, mais je reste sur mes gardes, prête à attaquer. « Putain, Giusy, range tes coloriages merde, t'en fous partout ! » s'écrit Leilany. « Salut, j'ai passé une bonne journée aussi. » « Je m'en tape, t'es chez moi, remballe. » « Non, je peux pas, je dois finir ça pour mercredi. Et même si je le pouvais, je le ferai pas parce que j'adore t'emmerder. » je souris, avant de retourner me plonger dans mes palettes de couleurs.