nom : Barclay prénom(s) : Charlotte "Charlie" âge : 32 ans Vancouver, 07 février 1981 : ici. statut civil : célibataire métier/occupation : titulaire en Traumatologie nationalité : Américano-canadienne orientation sexuelle : bisexuelle caractère : Discrète - Manque de confiance en elle - bonne enseignante - Incomprise - Compétente - Souvent sous-estimée - Adore rire - mal à l'aise dans son corps - A souvent le besoin de protéger tout le monde - prend tout trop à coeur - n'a pas conscience du charme qu'elle peut avoir. groupe : Scalpel avatar : Anne H. .

✂ l'hôpital t'y vas souvent ? J'y travaille ! En fait, si vous voulez tout savoir, j'y suis souvent, pour ne pas dire tout le temps... L'hopital c'est le seul endroit, au monde (à part mon lit), où je me sens réellement moi-même, et à l'aise.
✂ quand t'as un bobo, tu pleures ou t'es du genre à prendre les devants et à te recoudre avec ce que t'as sous le coude en mode mc gyver ? J'aurais tendance à faire les deux, je pense. Au début je paniquerais un peu, et m'apitoierais sur mon sort avant que mon instinct de médecin de reprenne le dessus. Après tout, je suis traumato...
✂ quand t'es malade, t'es du genre repas fait de médocs ou médecine douce ? Je ne suis pas très souvent malade, mais lorsque ça arrive, je suis plus tisane et remèdes de grand-mère qu'antibiotiques par kilo... Assez paradoxal pour un médecin, je le conçois, mais je préfère éviter tout médicament quand je le peux...
✂ tu mets ta santé en danger ? tu fumes, tu bois ? Je ne fume pas (souvent), ne bois pas (souvent), mais ne fais jamais de sport... Je dirais que mon régime de vie est plutôt sain, même si je ne m'interdis jamais rien !
✂ t'as des problèmes de santé connus ? Non, jusque là, touchons du bois, je n'ai rien.
✂ ta famille t'a transmis des antécédents médicaux pas très glorieux ? Je dois avoir probablement quelques cas d'Alzeihmer, ou de cancer du sein qui trainent, mais rien de bien anormal jusque là.
✂ t'es du genre allergique ? t'attrapes souvent le premier virus qui passe par là ? Je ne suis pas souvent malade, et ma seule allergie se limite aux fruits de mer, et encore elle n'est pas violente... Je préfère éviter quand même, avoir les lèvres violettes et gonflées comme deux ballons de baudruche, j'aime mieux m'en passer !

Et maintenant... quoi ?
Mon diplôme en main, ce qui devrait me sembler être la plus grande fierté de toute ma vie, l'accomplissement de tant d'efforts, l'aboutissement de temps d'années de privation et de travail acharné, me laisse vide. Vide et perdue. Vide et désarmée.

Et maintenant... quoi ? Maintenant je n'ai plus de filets, plus d'excuse ou de mentor. Je n'ai comme carte de visite que cette mention sur la feuille de papier "major de promotion de chirurgie traumatologique". Mais en réalité c'est bien pire que si ça n'avait pas été le cas. Je n'ai pas de porte de sortie, pas d'échappatoire. C'est pire car on en attend beaucoup plus de moi que de tous les autres médecins. On attends de moi que je brille, que je donne l'exemple. Mais je ne suis pas à la hauteur, je ne le serai jamais.

Et maintenant... quoi ? Maintenant rien a changé en fait. Je suis toujours Charlie, enfermée dans un corps trop petit pour moi. Je serais prête à l'échanger contre n'importe quoi. La peau sur les os, ma morphologie semble crier ma maladresse, ma fragilité. Je pourrais tuer pour quelques kilos en plus. Même en trop... Les formes sont tellement plus harmonieuses, tellement plus jolies et plus rassurantes et assurées. En plus, on trouve plus facilement des excuses aux filles plus rondes... ce n'est pas de leur faute si elles ne sont pas dans le moule, l'hérédité... Moi, on se contente de me regarder avec un oeil de travers, l'air de dire : vas manger un sandwich, hors de ma vue, squelette. Mais ils ne savent pas... Et ils s'en foutent.

Et maintenant... quoi ? Allez Charlie, ressaisis toi, tu es grande, tu es forte, tu peux le faire. Tu es grande, tu es forte, tu peux le faire ! La méthode Coué ne marche jamais sur moi, ce n'est pas faute d'essayer... Enfin, ce n'est pas vrai, ça marche, un tout petit peu, ça m'aide au moins à marcher en regardant devant moi, et pas en suivant l'ombre de mes semelles. Tu es grande, tu es forte, tu peux le faire Charl... Mon épaule cogne de plein fouet celle d'un homme dans la rue. Fais attention à où tu marche, connasse ! Tu veux que ma mère t'apprenne à marcher, c'est ça ? Je ne réponds pas, et accélère le pas, les larmes me montant aux yeux malgré moi. Tu es grande, tu es forte tu p... Mais non je peux pas, putain. J'en suis pas capable. Même marcher, mettre un pieds devant l'autre, c'est trop me demander. Qu'est ce qui leur a pris d'accepter de me confier des vies humaines entre les mains? Ils sont inconscients...

Mon bipper vibre dans ma poche, me sortant de mes pensées plus noires que le bitume : 911. Je cours sur les derniers 100m me séparant de la porte des urgences de l'hôpital pour répondre aux blessés qui m'attendent. Je pousse la porte battante, loin de m'attendre au carnage que je découvre. Des blessés partout, du sang, des pleurs. La panique générale a envahi la salle des premiers soins. Mon instinct prend le dessus, j'oublie tout, et pense efficacité, soin, médecine. Je suis chirurgien en traumatologie, après tout.

Et maintenant... quoi, Dr. Barclay ? Je tourne la tête et les yeux inquiets de la petite interne qui me regarde comme le Messi. A cet instant précis, je me sens grande, forte, capable de tout. Maintenant, on sauve des vies.