Ne jamais laisser sa famille dans le besoin, c'était le leitmotiv du père d'Aster, qui même après avoir quitté le cocon familial n'a jamais cessé au fond, de s'occuper de ses deux fils. Pour résumer la petite histoire, Aster & son cadet Edgar sont les deux uniques enfants de la famille, leur mère, professeur en primaire et le père, vaguement chef d'entreprise, rien n'était bien certain, jamais les deux garçons n'ont réussit à clairement le savoir, la seule chose que leur mère pensait qu'ils devaient savoir c'était « votre père travaille dur, c'est tout. » Et Effectivement, personne ne pouvait lui retirer cela, l'argent était là, certes, pas toujours en abondance, mais les deux jeunes garçons eurent une enfance heureuse et ça, jusqu'au diagnostique de la maladie de leur mère.
Nombreuses sont les familles qui sont restées soudées jusqu'à la fin de la bataille, nombreuses, mais pas la leur. Le père, Edwin les a abandonné, laissant une lettre poignant de son incapacité à rester pour s'occuper de la schizophrénie de sa propre femme et abandonnant ses enfants, refusant de les revoir, certainement de peur de regretter sa décision et de s'en vouloir. Abandonner un jeune garçon de quinze et un autre de douze ans n'est certainement pas une idée dont on peut se vanter tous les jours. Aster s'est retrouvé perdu durant cette époque, certes, il n'a pas raté ses études, il a continué se fondant dans un mutisme que ses professeurs trouvaient inquiétant, mais sans plus, Aster n'a jamais réellement attiré les regards, il se fond dans la masse et passe inaperçu, il est celui dont on tape l'épaule dans la rue sans s'excuser. Il ne veut pas qu'on le remarque, il est un élève dans la moyenne qui cependant se bat pour réussir, l’acquisition de bonnes notes le faisait étrangement sourire d'une fierté qu'il partageait avec lui-même car sa mère n'en avait que faire de ses histoires de bonnes ou bien mauvaises notes. Les professeurs pensaient que c'était une mauvaise idée de laisser les deux garçons avec une femme atteinte de cette maladie qui avait des excès de colère assez phénoménaux, notamment lorsqu'elle se retrouvait en public, ce même public qu'elle hait au plus profond d'elle même. C'est de là qu'est né l'idée d'Aster de se lancer en médecine, peut-être l'illusion de trouver un sérum miraculeux pour sauver maman de sa maladie ? Certainement, après tout, c’est un rêveur. C'est donc une nouvelle fois avec fierté, après avoir passé ses examens qu'il s'est avancé dans les couloirs de l'université de médecine Londonienne. Plein de bonne volonté, il s'est avéré qu'il a longuement ramé, il en aurait presque oublié son jeune frère qui le talonnait. Entre temps, il a quitté son Angleterre natale pour rejoindre le continent américain ayant lu que des spécialistes de la maladie de leur mère se trouvaient là-haut. Aster se souvient des nuits passées le nez dans les livres, les yeux rivés sur des vidéos d'opérations chirurgicales, de manœuvres pour sauver des vie, de dissections etc... Les études de médecine ont été très difficiles pour lui, notamment lors de son début d'internat ou sa normalité n'a pas plu, c'est un domaine ou l'on doit se démarquer, aller de l'avant, se faire connaître, ne pas rester dans son coin à prendre tout le poids du monde sur ses épaules. Il a tout de même été jusqu'à devenir résident, avec une certaine lutte, toujours dans la moyenne cependant, mais rien de bien particulier à faire valoir, pas de don en chirurgie, et pourtant, la neurochirurgie, c'est ce qui l'intéresse et le passionne, enfin, c'est ce qu'il croyait jusqu'à ce qu'il se retrouve sur le banc de l’hôpital avec un carton et des affaires à lui dedans.
C'est un échec cuisant pour Aster qui s'est fait recaler, posé sur la touche, on lui a dit qu'on le contacterai une prochaine fois, quand une place se libérera. Démotivé, Aster a arrêté de se battre pour cette médecine qui ne veut pas de lui et passant une année dans le vide, jonglant entre petits boulots, il a daigné passer quelques concours et autres entretiens pour ensuite reprendre deux ans d'études et un cursus de psychologie qui lui permet aujourd'hui de devenir psychiatre. Il n'est pas exceptionnel, il n'est pas parfait, bien au contraire mais c'est un engagé, il aime aider les gens comme on ne l'a pas aidé lui dans son adolescence qu'il a largement manqué en s'occupant de son jeune frère et des soins de leur mère. Aster n'est pas un mauvais bougre, il ne sait juste pas encore réellement comment se battre dans la vie réelle et garde sa petite routine, sa petite vie toute calme ou rien de particulier ne se passe, il ne supporte pas ça, qu'on le sort de son quotidien. Il vit seul, pas de petite amie, pas de petit ami non plus rien, il ne prend jamais le temps de se poser pour observer les femmes autour de lui, il ne prend même pas de temps pour lui alors bon. Aster ne cherche pas à rencontrer impérativement quelqu'un, mais c'est peut-être ce qu'il lui manque afin de rebondir, de comprendre ce qu'est cette réalité, ce combat quotidien qu'est la vie. En attendant, il préfère psychoter dans son coin, traînant sur internet en quête de concordances avec des symptômes qu'il a ou qu'il s'imagine. Monsieur croit lui aussi, être schizophrène ce qui ne l'aide absolument pas.