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 hurry up and save me (esther)

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MessageSujet: hurry up and save me (esther)    hurry up and save me (esther)  EmptyLun 3 Fév - 20:47

Encore une triste journée, une de celles qu'on aimerait oublier. Dès le matin, les choses avaient très mal commencé pour Levi. Déjà, il s'était levé du pied gauche ; puis, il s'était rendu compte qu'il avait épuisé l'intégralité de ses stocks de lait ; il ne trouva rien pour compenser, pas même de la vodka ; et pour couronner le tout, il avait une séance de chimiothérapie en début d'après-midi, youpi. Sa matinée n'avait pas été la scène de nouveaux coups de théâtre, et c'était un Levi particulièrement agacé qui s'était présenté à l'accueil de l'hôpital, à quatorze heures et cinq minutes précisément - il n'allait tout de même pas faire l'effort d'être à l'heure, il ne fallait pas rêver. S'en était suivi cette fameuse routine qu'il haïssait plus que tout au monde, mais qu'il subissait pourtant depuis six mois. Toutes les semaines, parfois plusieurs fois, même, il était contraint de se rendre à l'hôpital, histoire qu'on lui injecte dans les veines ces foutus produits chimiques destinés à annihiler ce foutu cancer. Ah, comme si cela allait marcher, tiens. Levi avait lui même été résident en chirurgie cardiothoracique, et il en avait vu, des cancers des poumons, des tumeurs malignes, ces salopes qui rongeaient peu à peu le corps de ses patients. Il avait été un chirurgien brillant, promis à un grand avenir. Il était parfaitement inutile de le baratiner au sujet de sa maladie, ou même des prétendus effets miraculeux de la chimiothérapie. Il était foutu, et ces traitements ne serviraient à rien. Un simple coup d'oeil à ses radios le lui avait prouvé en une demi-seconde, alors à quoi bon se faire des illusions, désormais. S'il acceptait la chimiothérapie, c'était simplement parce qu'il n'avait rien de mieux à faire de sa vie. Au moins, il venait à l'hôpital, qu'il considérait bien davantage comme sa maison que son appartement, et il pouvait râler à sa guise sur tout le monde. Personne ne lui disait rien, en général : qui irait faire la morale à un cancéreux, promis à une mort certaine ? Foutue pitié. Levi la détestait, et à force, il préférait en jouer. Au moins, ça lui éviterait d'avoir des pulsions meurtrières à chaque fois qu'on lui lançait des regards compatissants. Enfin, la n'était pas la question.

Une fois son traitement du jour administré, Levi darda ses yeux sombres sur l'infirmière qui l'aidait à se débarrasser de tout le bordel. Elle était plutôt mignonne, et il ne se privait pas pour la bombarder de regards insistants. Cela la mettait mal à l'aise, et il le savait, mais qu'est ce que ça pouvait lui faire, au fond ? Il n'était qu'un connard, un homme qui s'ennuyait profondément, qui en venait souvent à haïr le principe même de vivre. La semaine précédente, il avait été plutôt agréable avec elle. Lunatique, il lui arrivait parfois de retrouver cette jovialité et ce sens de l'humour douteux qui le caractérisaient avant que le cancer ne les remplace. Un jour, il était blanc, et le lendemain, il était noir. Instable, incompréhensible, souvent détestable. Cette fois-ci, il était bel et bien dans sa phase désagréable, et la jeune femme s'empressa de filer avant même qu'il n'ait le temps d'en rajouter une couche. Merde. De dépit, Levi se leva, et marmonna quelque chose dans sa barbe, sans jeter le moindre coup d'oeil à ses voisins. Sortant de la salle de traitement, l'homme erra un moment dans les couloirs, désireux de trouver quelque chose à faire. Il n'avait aucune envie de rentrer chez lui ; son appartement froid et austère ne lui manquait pas, et il n'aspirait pas à la solitude. Autant rester ici, et se balader quelques temps. De toute manière, il risquait fortement d'être sujet aux foutus effets secondaires de cette foutue chimio, donc autant rester sur place, s'il lui fallait finir pour la énième fois dans un lit d'hôpital. Sans prêter grande attention à l'endroit où ses pas le menaient, Levi arpenta de nombreux couloirs, prit quelques ascenseurs, sous les regards interloqués des gens qui l'entouraient. Patients, médecins. Médecins, patients. Tous les mêmes, peu importe qui ils étaient, ils ne pouvaient rien pour lui. A force de marcher, l'homme commença à se sentir faible, et fut pris de légers vertiges. Et merde, encore merde. La chimio faisait ses délicieux effets sur son organisme. Il ne fallut pas trente ans à Levi pour comprendre qu'il vomirait ses tripes dans moins de dix secondes, mais tout le monde n'était pas aussi perspicace, et une petite infirmière l'interpela. « monsieur ? vous êtes dans l'aile de la chirurgie plastique, ici. Rendez-vous visite à un de nos patients ? ». Confusion, vertiges, nausées. Levi n'eut même pas le temps de lui répondre ou de lui décocher son fameux regard assassin. Son estomac se contracta brutalement, le poussant à serrer les dents de douleur, alors que son corps se pliait instinctivement en deux. Une demi-seconde plus tard, il vomissait tout son déjeuner dans un geste théâtral malgré lui, sous les yeux médusés de son public du jour. Les vertiges persistaient, et il s'effondra. Il n'en fallut pas plus à l'infirmière pour se mettre à paniquer, et elle se précipita vers lui, apostrophant tout ce qui pouvait être un médecin. Il était encore tombé sur une petite nouvelle qui ne savait pas s'y prendre. Toujours trop confus pour être réellement agacé, Levi s'adossa tant bien que mal contre un des murs du couloir, et darda ses yeux mi-clos sur la demoiselle. Toujours déchiré par la douleur, il articula tant bien que mal entre ses dents. « arrêtez de paniquer, pauvre cruche, et bipez Raynolds ». Devant l'air scandalisé de l'infirmière, Levi sentit une vague d'énervement s'emparer de lui, et il fit l'effort d'ouvrir entièrement les yeux pour lui jeter un regard noir. « on est dans le service de chirurgie plastique, ou pas ? un patient, en l'occurrence moi-même, est dans un état critique, alors bipez Raynolds, bordel de merde ». Esther Raynolds, plus précisément. Sa sauveuse, celle qu'il demandait toujours à biper lorsqu'il se retrouvait dans ce genre de situation désagréable. Elle faisait partie des rares personnes qui ne l'exaspéraient pas en permanence, et Levi savait qu'elle viendrait. Il le fallait, et il l'espérait, en tout cas.
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