On dit qu'on devient chirurgien soit parce qu'on vient d'une famille de chirurgien, soit parce qu'on a vécu une expérience traumatisante. Pour moi, c'est les deux. Mais je vais peut-être commencé par le commencent : Moi c'est William Heartcliff, 25 ans, première année d'Internat. Mon père était chirurgien, spécialisé dans la trauma. Il s'est engagé dans l'armée quand j'étais petit et malheureusement il n'en ait pas revenu. Dire que ça a été un choc pour moi est un euphémisme. J'ai été dévasté. Pour moi, mon père était mon héro, le médecin invincible qui allait sauver l'humanité. Apprendre sa mort a été un retour à la réalité pour le petit garçon que j'étais. Mais le pire était à venir. Car pour moi, voir ma mère se remarier 5 mois après qu'on ait enterré mon père, c'était une trahison. C'était impensable qu'elle puisse être passer à autre chose, qu'elle puisse l'avoir oublier si vite alors que moi j'étais toujours inconsolable. Je compris plus tard que l'homme qu'elle épousait, elle n'avait pas attendu la mort de mon père pour le fréquenter. Entre lui et moi, ça a été la guerre dès le départ. Je ne pouvais pas supporter cet avocat orgueilleux qui n'hésitait pas à traîner dans la boue la mémoire de mon père. Pour lui, l'argent était le plus important, et autant dire qu'il avait à plusieurs reprises exprimer son avis sur les enfants, à savoir que ce n'était que des nuisibles. Pour échapper à tout ça, j'étais souvent dehors de la maison. J'avais mes amis, et je passais la majorité de mon temps avec eux. J'ai toujours été quelqu'un qui aimait rire et s'amuser, pas le genre à me prendre la tête, mais vraiment la personne qui est là pour ses amis et qui ne cherche pas les histoires.
Les années ont passés, et malgré le peu de temps que je passais chez moi, mes notes étaient toujours excellentes. J'avais toujours eu la chance d’assimiler les choses rapidement, et comme j'étais un élève attentif durant les cours, j'avais peu de travail à effectuer une fois rentrer. Et puis, les années passent et la situation reste la même. Enfin, jusqu'à ce que je la rencontre.
Elle s'est la femme qui a changé ma vie : Savanah. J'avais 15 ans, elle aussi, et entre nous les choses ont décollée directe... J'étais l'homme le plus heureux du monde, on était tellement bien elle et moi. Elle comprenait ma situation familiale difficile et faisait de son mieux pour que les choses soient le plus facile pour moi. C'est aussi elle qui m'a poussé à me donner toutes les chances possibles pour devenir un chirurgien, me poussant à aller de l'avant et pas rester en retrait et à broyer du noir. Je savais que c'était la femme de ma vie, et le jour de ses 17 ans, je l'ai demandé en mariage. Bien sur, nous n'avions pas l'intention de nous marier tout de suite, on pensait finir nos études d'abord, mais je voulais lui montrer à quel point je tenais à elle. Sauf que voilà, deux semaines plus tard alors qu'on courrait ensemble, je l'ai vu devenir blanche. Elle s'est sentie mal et je l'ai emmenée directement à l'hôpital. Quelque chose au fond de moi m'a fait sentir que c'était grave, qu'il ne fallait pas plaisanter. Arriver là bas, le diagnostic tomba rapidement: Savanah souffrait d'une malformation cardiaque, et seul une transplantation pourrait lui sauver la vie. Les mois qui suivirent furent les plus longs de ma vie. Je passais ma vie entre l'hôpital et le lycée. Savanah me forçait à y aller, refusant que je passe mon temps enfermé avec elle et que je perde une année scolaire. Je voyais sa santé décliné et j'étais impuissant. Vers la fin de l'année, après mon dernier examen, j'arrive dans sa chambre et elle n'est pas là. Le monde me tombe sur la tête, car pas une seule fois j'avais envisagé qu'elle puisse partir. Mais voilà, la réalité était là : Savanah avait perdu sa bataille. J'étais effondré, déchiré. Heureusement que mes amis étaient là pour moi, qu'ils m'empêcheraient de me renfermer sur moi-même, de sombrer dans la dépression.
Ce fut dur, mais j'avais une motivation : j'allais devenir chirurgien, spécialisé dans la cardio. En sa mémoire. Et ça m'a donné la force d'aller de l'avant, parce que je sais qu'elle ne voulait pas que j'arrête ma vie.
J'ai donc continué mes études, étant brillant sans être le premier de ma volée. Les conflits à la maison devenaient de pire en pire, mais je tenais bon. Jusqu'à mon début d'internat. Le conflit de trop, je pris mes affaires et partit. Lyla n'eut pas le coeur de me laisser à la rue et depuis je partage une chambre avec Jared. La colocation est génial, ça fait du bien de pouvoir être chez soi et être apprécié. Je les remercierais jamais assez de m'avoir ouvert leur portes.

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