Avouons-le, qui n'a jamais essayé de se souvenir de son tout premier souvenir ? La toute première chose de ce monde qui aurait pu nous marquer plus qu'une autre au point qu'une quinzaine d'années plus tard nous nous en souvenions encore et encore. Moi, j'ai essayer à de nombreuses reprises pour tout vous dire et rien, aucun de mes souvenirs les plus lointain ne serait me dire où sont mes véritables parents. Ne serait-ce que des questions simples, blond, brun, mort, vivant ... Des choses que normalement on sait sur ses parents ou si on les ignore, une lettre ou une envie de leur part de me retrouver nous apprennent, enfin dans les romans et dans les films. Dans la vraie vie, ils ne reviennent que très rarement et sont souvent bien différent de la perfection qu'on imagine, mais surtout des personnes ruinées ou malade qui ont fait le bilan de leurs vies. Ce genre de parents j'en ai vu des centaines et des centaines durant les premières années de ma vie à l'orphelinat. Un orphelinat bien trop plein pour une petite ville de Californie, a quelques kilomètre de mon lieu de naissance. J'y ai été conduite quand j'avais 1 ans. J'ai passée la première année de ma vie dans une famille dont je ne me souviens même pas, tout ce que je sais c'est la raison de mon abandon qui je suppose est la même excuse que celle de ma mère biologique : ma maladie. Oh rassurez-vous, ce n'est rien de grave, juste une malformation qui même si elle a été guérit par une opération alors que je n'avais que deux ans était le cauchemar des futures parents qui bien entendu voulaient adopter des enfants parfaits. Alors, je restais là, à l'orphelinat, regardant les autres enfants trouver une famille alors que la mienne semblait être celle-ci. Tout a changée peu de temps avant mon neuvième anniversaire, quand ce couple est rentrée dans l'orphelinat, je ne sais pas si c'est leurs regards rassurant ou mon désespoir d'être un jour adoptée mais j'ai su que c'était les bons, ceux qui allaient m'adopter et c'était le cas. Ce qui était un handicap pour les autres étaient une force selon eux et cela ils ont tout fait pour que je le sache et surtout pour que je ressente ma maladie comme une force, une raison de prendre des risques et de toujours tentée le tout pour le tout.

Rapidement, j'ai su m'intégrer à la petite famille dont j'étais le quatrième enfant, mais partager une salle de bain ou la télécommande n'avait jamais été un problème pour moi qui avait grandit avec une bonne centaine d'enfants. L'unique fille de la tribu et la petite dernière, voilà mon rôle. Tous des enfants adoptés vers le même âge que moi, ou un peu plus vieux alors qu'ils commençaient une crise d'adolescence compliqué. Mes nouveaux parents semblaient aimés, les cas compliqué, eux répétaient juste sans cesse qu'ils n'aimaient pas les enfants sans histoire et encore moins savoir que c'était la raison de leur rejet. Autant vous dire que même si le sang n'unissaient aucun de nous, nous étions bien plus proche que la plupart des familles voisines. Contrairement aux idées reçues, mon adolescence à été calme, j'ai bien entendue eu quelques disputes principalement avec le plus grand de mes frères mais rien de très exceptionnel quand on connait cette tête de mule. J'avais seulement 18 ans quand j'ai pris la baffe de ma vie, me détruisant en un coup de téléphone. Je me souviens encore de ce jour comme du pire de ma vie, celui où j'ignore même comment j'ai réussi à composer le numéro de l'un de mes frères pour qu'il me rejoigne au plus vite, tellement mes mains tremblaient et mon coeur saignait. Mes parents avaient un rêve et ils ne nous l'avaient jamais cachés : voir le monde. Mais avant de tout plaquer, ils voulaient s'assurer que nous irions tous bien durant leurs absences et comme c'étaient le cas, il ne manquait plus que ma majorité pour qu'ils quittent la ville. L'Australie, le rêve de maman, je vois encore sur mon portable les photos de leurs voyages qu'elle m'envoyait au fur et à mesure de ses découvertes sur l'île. Sauf que voilà, le retour n'a pas été celui que nous espérions. Ils devaient rentrés en mars mais comme l'anniversaire de James était fin Février, ils ont pris l'avion plus tôt. Ils pensaient arriver plus tôt alors qu'en réalité, ils ne sont jamais rentrée. Les mois qui ont suivis ont été horrible pour ma famille, il a fallu tout organiser, comment nous allions vivre, que faire de la maison, de toutes ses affaires. Et alors que nous faisions les cartons de notre enfance, nous avons trouvés une boite. Une boite rempli de dossiers, de casiers à nos noms puis en les ouvrant nous avons simplement découvert la vérité. Une tonne de lettre, quelques photos, les dossiers d'adoptions, il n'en fallait pas plus pour comprendre qu'ils savaient tout. Une fois de plus nos parents avaient une marge d'avance sur nous et avaient chercher tout ce qui était possible sur nos familles biologiques. Sur le coup, je ne réfléchis pas et le range dans les carton qui partiront à la benne. C'est seulement quelques semaines plus tard que ma curiosité naturelle reprendra le dessus sur ma peine.

Il ne fallut que quelques semaine avant que je ne craque, en quelques heures j'avais ouvert le dossier qui n'avaient que quelques traces de mes parents biologique, une photo entre autres ou j'ai supposée que c'était eux. Mais en tout cas, il y avait pas mal de documents sur des personnes qui pourraient être mes grands parents et ceux-ci vivaient à San Francisco, il y avait une adresse également, je m'y suis rendu mais l'appartement était en vente, un déménagement ? Un décès ? Je n'en sais rien. Mais la raison de ma venue à San Francisco n'était pas uniquement une question de curiosité, San Francisco possède également une excellente université où j'ai choisie de faire mes études de medecine. Au départ, je ne savais pas trop vers quoi me lancer, je voulais aider les gens mais comment ? J'ai finalement craquée pour la morgue. Je sais, c'est étrange, maquiller des morts, mettre en sécurité des corps sans vie mais aussi étrange que ce soit, j'aime bien mon job. Tel est mon quotidien depuis quelques années maintenant.

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