nom : rossa. prénom(s) : paola. âge : vingt-quatre ans. lieu et date de naissance : chicago, quatorze février. statut civil : célibataire métier/occupation : interne, je voudrai me spécialiser en pédiatrie plus tard nationalité : américaine, origines italiennes. orientation sexuelle : hétérosexuelle. caractère : serviable, gentille, studieuse, sérieuse, tendre avec les enfants, ambitieuse, adorable, digne de confiance, drôle, douce, amicale, sociable, curieuse, souriante, autoritaire, impulsive, lunatique, capricieuse, jalouse, optimiste, possessive, sensible, rebelle, susceptible. groupe : stitch. avatar : lily gorgeous collins. type de personnage : inventé

✂ l'hôpital t'y vas souvent ? en tant que patiente, non presque jamais. bon l'année dernière je me suis cassée le poignet mais on oublie. en tant que médecin, évidemment. à vrai dire j'y passe 20h de mes journées; pendant les quatre autres euh... je dors à l'hôpital, en attendant un nouveau cas urgent ou l'agravement d'un patient. les enfants sont bien trop fragiles pour les faire attendre.
✂ quand t'as un bobo, tu pleures ou t'es du genre à prendre les devants et à te recoudre avec ce que t'as sous le coude en mode mc gyver ? au début je pleure si ça fait vraiment mal. j'y peux rien, je suis comme ça depuis petite. si c'est une petite coupure oh là je serre les dents et je tente de désinfecter un maximum. par contre j'ai du mal à "m'opérer" moi-même si vous voyez. les jambes encore mais le visage ou les bras, le ventre encore j'y arrive pas, c'est triste.
✂ quand t'es malade, t'es du genre repas fait de médocs ou médecine douce ? comme j'ai dit, je suis très rarement malade. quand je le suis j'ai tendance à me remettre très vite dans un bon état, avec un peu de sirop, aspirine et je suis prête. donc médecine douce plutôt.
✂ tu mets ta santé en danger ? tu fumes, tu bois ? je fume qu'en situations stressantes; et encore j'évite parce que bon, les patients aiment vraiment pas. sinon je bois je bois, je me saoule pas non plus, mais un verre de vin ou une bière pour dîner, des choses comme ça. en temps de fêtes j'ose l'alcool plus fort on va dire, whisky, vodka, tout ça.
✂ t'as des problèmes de santé connus ? aucun, des membres cassés (poignet, index en 3eme) mais rien de bien grave.
✂ ta famille t'a transmis des antécédents médicaux pas très glorieux ? non heureusement. mais j'ai attrapé l'intelligence de mon grand-père dit-on, ça compte?
✂ t'es du genre allergique ? t'attrapes souvent le premier virus qui passe par là ? je suis allergique aux oranges mais à part ça rien.

treize février 2003 Elle passe dans les rangs. « Jessica? » Ma voisine se retourne. La maîtresse lui rend sont contrôle. Un B+. pas étonnant. Jessica ne révise jamais. Je suis détendue, au contraire de mes camarades: je sais que j'aurai la meilleure note de la classe. Des fois notre institutrice me mettait même A++. Je ne faisait qu'attirer la jalousie des autres. « Paola? » Je souris et me tourne vers elle. Elle a le regard triste, comme désolé. Je ne comprends pas, mon contrôle est parfait, comme d'habitude. Où est le problème? Elle me tend la feuille retourne aussi vite que possible à sa place, devant le tableau. Je pose un bref regard sur ma feuille, le A+ est là. Pourtant j'entends quelqu'un à côté de moi: « Qu'est-ce que t'as fait? » C'est jessica avec sa petite voix aiguë. Mais qu'est-ce qu'il leur arrive?! Je regarde maintenant ma copie avec attention. Le A est là, entouré d'un rouge. A côté de lui, une petite barre, un moins. J'écarquille les yeux, mon sang se fige. Un moins? et un A? un A-?! Je lance un regard de pitié vers ma professeur. Elle est triste, elle parle lentement au reste de la classe. Aucune faute sur le recto. Je retournai la feuille. Une question entière, celle qui compte le plus, encadrée du stylo rouge de Ms Adams. Je lis de la même couleur: « Tu t'es trompée de sujet. la question se tient sur la relation du père et de la tante, non sur la relation de Scout et Jem. » Je pose ma feuille, les larmes me montent aux yeux. Jamais, jamais, jamais je n'ai eu une note en dessous de A+. Pas en primaire, pas maintenant au collège. C'était pour moi un échec qui n'avait pas de solution.

Vingt-six Octobre 2006 « Tu es sûre pour celle-là ? » Je réfléchis. Oui les statistiques étaient parfaites, les résultats aussi, l’école idéale. «  Oui maman j’en suis sûre. » Elle soupire, elle n’a pas l’air convaincue. Peut-être parce que c’est en Californie, bien loin de Chicago. Compréhensible je dirai. Mais ils offrent un des meilleurs programmes, ou du moins ceux qui m’intéressent alors j’en suis sûre, oui. « Bon, bon. C’est toi qui vois après tout. » Je souris, me penche pour l’embrasser sur la joue. « Ne t’en fait pas, je rentrerai pour les vacances. » Elle sourit aussi. On prend les sept enveloppes, on va à la poste, et ils sont envoyés. Mon futur. Mon université. Mon métier. Mes études. Tout se trouvait dans ses sept lettres. Depuis un documentaire sur la médecine pédiatrique regardé lorsque j’avais treize ans, mon rêve est de devenir chirurgienne spécialisée en pédiatrie. Déjà adolescente j’aimais m’occuper de ma nouvelle petite belle-sœur, avec le temps j’ai commencé à faire du volontariat dans une maternelle, ensuite une crèche. J’aime les enfants, ils m’aiment pour la plupart aussi. En voir un malade mais donne mal à la tête, les voir pleurer me brise le cœur. Voilà pourquoi j’ai décidé de devenir étudiante en médecine. Avec mes résultats parfaits au lycée ainsi qu’au collège j’ai le choix : San Francisco, St Louis, Washington, Baltimore et Los Angeles avec deux universités à LA et à Washington. Reste à voir où je vais être prise. J’espère obtenir une bourse, nous avons à peine les moyens pour payer une année d’études, ne parlons pas de sept. Mon coup de cœur est San Francisco. Le programme est comme j’ai dit parfait, ils ont une partie pédiatrique qui me sera totalement adaptée ; c’est là où veux aller faire ma vie.

Dix-huit juin 2007Le bal de fin d’année ; le Prom, notre fête. Tout le monde en parle depuis le début de l’année scolaire. Comment ne pas en parler. C’est quand même la fête la plus importante de notre scolarité. Enfin, pour certaines filles ça l’était. Pour moi c’est juste un pas en avant vers le futur, vers mes études. Ca ne veut pas dire que je n’ai pas hâte, non. Je suis tout aussi excitée mais pour d’autres raisons tout simplement. J’ai acheté ma robe il y a un mois ; elle est blanche, longue, de petits fils dorés sur le buste. Elle est magnifique, vraiment. Mes chaussures sont blanches elles aussi, pas très hautes histoire d’être à l’aise. Ma mère a bouclé légèrement mes cheveux bruns ; je les veux lâchés, je les trouve plus jolis comme ça. Mon compagnon était un ami, juste un ami. Il est gentil, n’avait à la base pas de cavalière alors ça c’est fait très facilement. Il vient de sonner à la porte. Mon père ouvre ; Maxime, mon partenaire pour la soirée, est habillé avec un costard, un nœud autour du coup, un pantalon noir et ses converses. Je souris : il ne va nulle part sans elles. Il me sourit aussi. « Tu es magnifique Pao. » Je le regarde à nouveau de la tête aux pieds. « Tu n’es pas très mal non plus. » Mes parents exigent qu’on prenne une photo. Max se place derrière moi, il tousse un peu. Je me retourne. « Ca va ? » Il hoche la tête, souriant comme toujours.  Ma mère me dit de sourire un peu plus. Mon ami tousse encore. Je remarque de petits points rouges sur le parquet de l’entrée. J’entends le cri de ma mère. Maxime s’étouffe, je sens quelque chose sur mon épaule ; je sursaute et me retourne. Il a du sang au coin des lèvres ; les yeux fermés, je le sens tomber. Je crie à mon père d’appeler une ambulance. Vite ! J’essaye de me concentrer, je n’ai rien lu sur ça, je ne sais pas ce qu’il a fait avant, si il est tombé, je ne peux pas l’aider ! Je panique, il est inconscient. Mon père me tend le téléphone, à l’autre bout sont les médecins de secours, ils conduisent en me disant quoi faire. Faire attention à ce qu’il n’avale rien, le mettre à plat, sur le côté, tenir sa tête droite. Je fais ce qu’il faut, leur demande de se dépêcher, ils disent qu’ils sont à moins de trois minutes. Je tremble, le sang qu’il a craché sur mon descends sur ma robe ; c’est le moindre des problèmes. Mon sang décide de quitter la partie haute de mon corps. Doucement je ferme les yeux et tombe aux côtés de Maxime.

Dix-huit octobre 2007Je pose par terre le dernier carton. Je suis enfin à l’université. Mais je suis triste. Pourquoi ? Tout va bien pourtant : je suis à San Francisco, dans l’école de mes rêves ; je viens d’emménager, les cours commencent dans deux jours. Mais non ; tout ne va pas bien. Il y a quatre mois, mon ami, Maxime, est mort. Oui le même, mon cavalier au bal de fin d’année. L’ambulance est arrivée oui, mais en ayant essayer de vider ses poumons de sang à l’hôpital, son cœur c’était arrêté de battre. Il est mort le dix-neuf, quatorze minutes après minuit. Quatorze, quatorze. Toujours ce nombre. Pourquoi ?
Ma chambre comporte qu’un seul lit. Tant mieux : je n’aurais pas à partager cette mini-pièce avec quelqu’un d’autre. Les murs sont beiges. Un beige très clair. Il y a un bureau, un petit réfrigérateur, une mini-télévision, une petite pièce avec des toilettes et un placard. La douche se situe au bout l’étage, avec une autre dizaine. Je sors mes livres de cours ainsi que mon ordinateur sur le bureau. Petit à petit, je sors mes habits, mes petits objets personnels, ma lampe fétiche. Je veux que cette chambre soit parfaite. J’ai quelques photos de très bons amis, de mes parents, ma grand-mère et une de Maxime que je garde toujours avec moi. J’entends quelqu’un toqué à la porte. Je redresse la tête, qui est-ce que ça peut être ? Je dis « entrer » espérant que c’est assez silencieux pour qu’on pense que je suis sortie. Mais non, la poignée se tourne et je vois une jeune fille, probablement mon âge, ouvrir la porte. Elle est blonde, belle, les yeux bleus perçants. Je me demande qui elle est. Elle ne tarde pas à se présenter. « Coucou ! J’ai entendu que ma voisine de chambre vient d’emménager alors… me voilà. » Elle a le sourire aux lèvres, elle a l’air adorable, mais ce n’est vraiment pas le moment pour moi. Je me dirige lentement vers elle. Je tente de faire le meilleur sourire que possible. « Tu es dans la chambre d’à côté donc ? » Elle hoche la tête. « Je m’appelle Adelaïde. Avec deux points sur le i. » C’est la première fois que j’entends ce prénom. C’est joli, j’aime bien. « Paola, enchantée. » J’essaye d’être la plus gentille possible, mon humeur n’est pas des meilleures. Elle jette un regard vers ma chambre, elle inspecte tout. « Tu es étudiante en médecine à ce que je vois. » Je hoche la tête à mon tour. « Moi je suis dans la chimie et la physique. » Ce n’est pas comme si ça m’intéressait vraiment. Je sais pas quoi dire et elle le voit. « Hum voilà, je voulais juste faire ta connaissance ; tu dois être épuisée : je te laisse. On se reverra surement. » Je tente un sourire. « Surement oui. » Elle sort et ferme la porte. Je soupire. Je déteste faire mauvaise impression.

Vingt-deux Octobre 2012On vient de fermer la porte. On se regarde, on est essoufflées, on rit. On ? Oui on. Adelaïde et moi-même. Voilà trois ans que nous partageons la même chambre. Au final, je ne lui avais pas fait si mauvais effet. Le même jour, celui de mon arrivé à San Francisco, nous nous étions retrouvées dans la salle de bain commune de l’étage. Croyant que la cabine était vide j’avais tiré le rideau. Pas malin, elle y prenait sa douche. Jurons, excuses, au final c’est comme ça que nous sommes devenues amies. Après cet incident nous sommes parties manger dans un fast-food pas loin du campus. Il se trouvait que parler à Adelaïde était très facile, elle  savait me comprendre, m’écouter, on partageait plusieurs intérêts communs. Nous avions ce même état sérieux, mais en même temps un peu fou, un peu trop joyeux gamin. Elle mit notre chanson préférée avant de se mettre à danser et ranger notre chambre, la même depuis trois ans. C’était son avant-dernière année ici, la mienne aussi. Nous avions décidé de vivre ensemble après l’université. C’était décidé, on n’en reparlait pas. Ma vie à San Francisco est assez chargée. Entre la crèche, l’école et l’hôpital, j’ai que très peu de temps pour moi-même. Il m’arrive de voir de vrais patients, et pas que de regarder les fichiers d’anciens patients. C’est vraiment bien, j’ai hâte de commencer ma première année. Ma vie amoureuse est absente. Enfin. Il m’arrive d’avoir quelques flirts par-ci par-là, quelques jolis garçons ci et là. Mais rien de sérieux. On me trouvait trop studieuse pour ça. Je m’en fiche un peu à vrai dire. Si ils ne me trouvent pas assez bien pour eux, je n’ai rien à faire avec.

Premier septembre 2013 Voilà, le jour est enfin ici: mon premier jour en tant que réel médecin. On nous donne à chacun nos matériaux. Stétoscope, petit carnet, une blouse et j'en passe. Nous avons même droit à un petit placard individuel. Les autres internes me regardent bizarrement à vrai dire. Ou alors je me fais des idées. C'est vrai que je suis plus jeune d'un an que chacun d'en eux (enfin je pense), mais est-ce si évident de ça? On nous fait faire le tour de l'hôpital même si je connais déjà par coeur: rez de chaussé: sois intensifs, morgue, urgences, maintenance; premier étage: traumatologie, plastique, cantine, brulures; deuxième étage: pédiatrie, dermatologie, obstétrique, radiologie, salle des internes; troisième étage: neurologie, orthopédie, salles de gardes, analyses, réserve; quatrième étage: cardiologie, oncologie, salle des titulaires, blocs; cinquième étage: bureau du chef, psychiatrie, passerelle. Mes "camarades" ouvrent grands les yeux. Ca ne m'impressionne pas autant qu'avant, j'y suis habituée. Ca me donne une certaine grandeur par rapport à eux, pour être franche j'aime bien ce sentiment de savoir plus qu'eux. Adelaïde et moi partageons le même appartement comme prévu; niveau amoureux c'est toujours la même: tu bosses trop, on est jamais ensemble. Qu'y puis-je? Les enfants me vont très bien, ils ne sont pas énervants eux. Enfin si des fois un peu, mais je leur pardonne. « Bonne première année en tant que médecins. And don't screw up in the OR. » Je souris: l'année commence parfaitement.