nom : kinney. prénom(s) : skye. âge : seize ans. lieu et date de naissance : 25 avril, san francisco. statut civil : célibataire et pas intéressée. métier/occupation : lycéenne. nationalité : américaine. orientation sexuelle : hétérosexuelle. caractère : peu loquace, sombre, impulsive, irrespectueuse, fêtarde, dangereuse, inconsciente. groupe : inhabitants. avatar : kaya scodelario. type de personnage : scénario de sam. 

✂ l'hôpital t'y vas souvent ? plutôt ouais, quand on a un frère qui a des problèmes de santé à qui l'on tient un minimum. sinon, j'évite un maximum. j'sais pas vous, mais moi les tendances sado-masochistes, c'est pas mon genre.
✂ quand t'as un bobo, tu pleures ou t'es du genre à prendre les devants et à te recoudre avec ce que t'as sous le coude en mode mc gyver ? j'suis plutôt du genre à laisser saigner jusqu'à ce que ça s'arrête.
✂ quand t'es malade, t'es du genre repas fait de médocs ou médecine douce ? j'suis du genre repas fait de médocs. et pas que quand je suis malade.
✂ tu mets ta santé en danger ? tu fumes, tu bois ? est-il vraiment nécessaire que je réponde à cette question? je fume, je bois, je me drogue, tout ça à la fois. beware, vade retro satanas.
✂ t'as des problèmes de santé connus ? troubles du comportement alimentaire, ça vous va ou j'dois rajouter autre chose ? personne n'est au courant, beaucoup s'en doutent.
✂ ta famille t'a transmis des antécédents médicaux pas très glorieux ? non.
✂ t'es du genre allergique ? t'attrapes souvent le premier virus qui passe par là ? je suis jamais malade. je dois tenir ça de mon frère sam, il semblerait qu'il ait assez d'anticorps pour un bataillon.

Parfois, la nuit, lorsque tout était calme et qu'elle ne pouvait faire autrement que de se souvenir, elle laissait, impuissante et pourtant bien impatiente d'en finir, ses démons reprendre contact avec elle. Dans la pénombre, les ombres, sombres et placides se tenaient à bonne distance d'elle. Assez proches pour qu'elles forcent la jeune brune à retenir son souffle mais pourtant lointaines, si lointaines que l'on aimait à croire qu'elles n'étaient qu'illusions. Mais même lorsque Skye ouvrait les yeux, mettant ainsi fin au cauchemar, elle continuait de voir le sang, les bleus. Elle ne voyait plus mais ressentait la colère, la douleur, la haine. Elle ne s'était jamais plainte. Pas une seule fois elle n'avait ouvert la bouche pour déclarer sa peine. La jeune femme, immobile dans son lit, finit par s'asseoir, ramenant ses genoux contre sa poitrine, les enserrant contre elle. Parfois, ses souvenirs étaient flous. Il ne s'agissait que d'un film sans bande-son, une vague image que le temps aurait altérée mais cette nuit, il était de ces fois ou elle s'en souvenait parfaitement. Le moindre détail la prenait aux tripes, et elle ressentait encore la brûlure des coups sur sa lèvre. Recroquevillée dans son lit, Skye frissonna sous la morsure du froid. Elle avait laissé la fenêtre ouverte en un mois de Novembre particulièrement cru.


« Maman. » A l'époque, Skye était encore innocente. Elle avait parlé d'une voix calme qui semblait provenir de loin. Elle aimait sa mère. Se disait que si cette dernière la frappait, c'est qu'elle le méritait. Lorsqu'elle fit accidentellement face au visage furieux de sa génitrice, elle ne baissa pas les yeux comme elle aurait du. A la place, la jeune fille darda un regard vide dans les yeux bleus de sa mère. Les mêmes que les siens. Elle attendait patiemment le coup, qui, elle le savait, serait le geste de trop. Elle avait encore le temps de fuir, de se réfugier quelque part. N'importe où ferait l'affaire. Mais Skye ne bougea pas et croisa durement les bras. Elle savait qu'en agissant ainsi, elle ne faisait que la provoquer un peu plus. Peut-être qu'au fond d'elle, c'était ce qu'elle cherchait. La pousser à bout, lentement et sans échappatoires. Bien que ce fut loin d'être le moment pour tergiverser, Skye se rappela vaguement d'une phrase qu'elle avait lue dans un livre. « I am the architect of my own destruction. » Elle sourit amèrement une seconde, et reportant son attention sur sa mère, elle comprit qu'elle n'y échapperait pas. Pas après ce sourire, que la femme en face d'elle prit comme une autorisation. Sa fille la poussait à la battre en lui résistant, en la poussant tout au bord du précipice. Le coup partit, violent, et alors que Skye tombait brutalement à terre, quelque chose se déchira en son intérieur. Elle laissa faiblement quelques larmes s'échapper. Elle ne sentait pas plus la douleur physique que la douleur interne. C'était tellement douloureux. En face, sa mère bouillonnait de satisfaction. Le sourire narquois qu'elle affichait s'effaça quelque peu lorsqu'elle vit sa fille se relever sans un mot pour aller se passer de l'eau sur le visage, à quelques mètres d'elle. Skye, lorsqu'elle toucha sa lèvres, tremblait de tout ses membres. Elle resta ainsi, penchée au dessus de l'évier, fixant sa main pleine de sang, respirant l'odeur âcre de fer qui s'en émanait.

Le bruit de la porte d'entrée la sortit de ses pensées et elle se mit à trembler encore plus. Cette fois ci, ça ne passerait pas. Elle savait que Sam serait furieux. Il entra dans la pièce, et son regard se fit de plus en plus noir au fur et à mesure que ses yeux alternaient entre Skye et ses lèvres ensanglantées qu'elle tentait de soustraire à la vue du jeune homme. Il ne lui adressa pas la parole mais se dirigea brusquement dans la chambre de sa mère, ou Mary dormait déjà paisiblement. Skye, lorsqu'elle entendit le premier cri de douleur résonner, se laissa glisser lamentablement sur le sol. Elle poussa un long soupire de soulagement. Cette putain allait enfin recevoir ce qu'elle méritait. La jeune fille attendait ce moment depuis tellement longtemps. Si ses lèvres saignaient encore, ce n'était rien comparé à son cœur, qui se tordait de douleur. Elle ne bougea pas, recroquevillée contre l'évier, attendant que son frère réapparaisse pour se jeter dans ses bras.  


Skye frissonna et se força à chasser ses pensées d'un mouvement brusque de la tête. Son frère n'était pas encore rentré à la maison, il travaillait tard. Et elle ne voulait pas l'inquiéter. Son regard se tourna vers le réveil, qui indiquait deux heures du matin. Fatiguée, elle repoussa ses couvertures, révélant son corps uniquement vêtu de sous-vêtements et alla se planter devant la fenêtre grande ouverte. Elle ne sut combien de temps elle resta là, à fixer un point imaginaire dans le paysage alors qu'il faisait nuit noire. La faim tiraillait son estomac, comme toujours, et c'est avec une certaine satisfaction qu'elle alla se recoucher sans avoir rien mangé.