13/08/2006. je sais que c’est dur d’être celui qui s’en va. mais bon sang, c’est pas non plus facile d’être celui qui reste. les larmes dévalaient ses joues. en ce moment, elle n'avait qu'une seule et unique envie : être égoïste. devenir la personne la plus égoïste que la terre n'ait jamais connu. elle voulait le garder. rien que pour elle. il était son frère et même si elle savait que ce jour devait arriver, elle ne pouvait se résoudre à le voir quitter le cocon familial. sans elle. logàn la laissait seule. elle lui en voulait. «
- beauté, t'inquiète pas, je vais revenir. je pars juste un an. » elle le regarda en reniflant. un an. ce n'était rien. d'ici un an, elle serait en terminale et s'apprêterait à quitter le lycée. lui en un an.... sera peut être mort. elle se refusait à penser ça et pourtant, l'image de son frère au front lui revenait sans cesse. «
- arrête ! franchement, t'es qu'un con ! » il posa son sac au sol et prit sa soeur dans ses bras. l’instant était émouvant. trop peut être. avec sa maladie, elle n'aurait pas dû souffrir, elle ne ressentait aucune douleur et pourtant, en voyant son frère s'envoler pour l'armée et l'afganistan, elle avait l'impression qu'on lui arrachait le coeur et que jamais elle ne s'en remettrait. pour la première fois, elle avait mal. «
- bordel d'enfer ! » elle tapa l'homme sur le torse et se sépara de son étreinte à contre coeur alors qu'il quittait le domicile familial. wrènn n'eut pas le courage de rester plus. prenant son portable, elle quitta à son tour la maison en courant. son regard suivit son frère pendant quelques minutes puis, elle repris sa course de l'autre coté. elle s'arrêta face à une maison, escalada le portail et, discrètement, elle fit le tour de la propriété. elle trouva la bonne fenêtre et après s'être assurée que personne ne la verrait, elle commença à grimper pour atteindre la chambre au premier. «
- aid' ? » malgré un reniflement peu sexy, elle avait murmuré. aidhàn était allongé sur le lit, endormi encore. wrènn regarda son portable. il n'était que huit heures. elle vira ses converses et se faufila dans le lit du jeune homme en posant sa tête sur sa poitrine. celui ci sursauta. «
- p'tit wrap.. » sa voix était toute ensommeillée et pâteuse. il se frotta les yeux et regarda sa meilleure amie qui pleurait silencieusement contre lui. «
- logàn, hein ? » elle n'eut pas besoin de répondre. il compris. il la connaissait par coeur. elle n'était pas sa meilleure amie pour rien après tout. le jeune homme passa ses bras autour d'elle et l'attira contre lui, la berçant doucement. «
- t'inquiète pas, mon p'tit wrap. il ira bien. ton frère va tous les avoir. » il embrassa le haut de son crâne et se rendormi tout aussi rapidement qu'il s'était réveillé tout en gardant la jeune femme chamboulée contre lui. «
- j'ai peur. et s'il revenait pas ? » elle sanglota de plus belle et ferma les yeux à son tour bien qu'elle se savait totalement incapable de s'endormir.
13/06/2009. ne vous demandez pas pourquoi les gens deviennent fous. demandez-vous pourquoi ils ne le deviennent pas. devant tout ce qu’on peut perdre en un jour, en un instant... demandez-vous ce qui fait qu’on tienne le coup...la brune ferma les yeux et posa ses mains sur son ventre. sa respiration était calme. trop calme alors qu'un stress immense lui tiraillait les entrailles. cependant, la présence d'aidhàn arrivait à l’apaiser. «
- on va gérer le concours, p'tit wrap. tu verras. on est des big boss de la life ! » amusée par un tel langage qu'elle ne lui connaissait qu'en période de grande flippe, elle releva les yeux vers lui et commença à rire. «
- détend toi du string. c'est san francisco, bébé. au pire des cas, si on loupe la med, on trouvera toujours de quoi faire ici. » sa tête toujours posées sur le ventre de son ami, elle lui attrapa la main et entremêla ses doigts aux siens. ils allaient y arriver. ils le devaient. elle faisait ça pour que logàn soit fier d'elle. elle ne le voyait que peu. en trois ans, elle avait dû le voir quelques heures à peine. il lui manquait affreusement mais maintenant, elle avait aidhàn. il était là pour elle, quoi qu'il arrive. c'était lui qui l'amenait à l'hôpital quand elle faisait sa casse coup. et c'était de pire en pire. elle avait beau jurer prendre son traitement, elle ne supportait pas la vue des petites pilules et les laissait simplement dans leur boite. certes, ce n'était pas du sérieux et pourtant, ne pas ressentir la douleur était tellement mieux. ça avait tellement d'avantages pour elle. elle n'avait connu que ça et ne comptait pas changer les choses maintenant. cependant, la jeune femme fini par sortir de ses pensées lorsqu'elle aperçu les -peut être- futurs étudiants se diriger vers le bâtiments où les résultats étaient affichés. d'un bond, elle se leva, entrainant son meilleur amie avec elle. «
- aidhou, tu regardes pour moi. » «
- et toi pour moi. » elle acquiesça. main dans la main, à l'instar d'un couple, ils avancèrent à leur tour jusqu'au tableau des résultats, le coeur battant. «
- putain d'enfer ! t'es reçu, patate ! » «
- miss grey, bienvenue ! » elle lui sauta dans les bras et, durant quelques secondes elle le regarda avant de capturer ses lèvres. se rendant compte de son acte, elle s'en sépara et fit comme si de rien n'était. l'émotion sûrement.
22/09/2013. à la fac de médecine, on a plus d’une centaine d’heures sur comment lutter contre la mort. mais pas une seule sur comment vivre avec... les yeux bandés. ce qu'elle pouvait détester cette sensation. ne rien voir. ne pas savoir. elle s'accrochait à aidhàn comme à une bouée de sauvetage. accessoirement, elle lui plantait les ongles dans la peau mais celui ci préférait ne rien dire. «
- mais pourquoi tu fais ça ? je veux voir. » il se mit à rire sans pour autant lâcher wrènn et arrêter de marcher. il continua de la sorte pendant quelques minutes puis, arrivés sur la plage, il lui lâcha les bras. «
- attends maintenant. ne retire pas le bandeau de suite. » une moue boudeuse pris place sur son visage puis, la jeune étudiante croisa ses bras sur sa poitrine. sans rien comprendre à ce qui se passait, wrènn sentit le sol se dérober sous ses pieds et des bras l'encercler autour de sa taille de guêpe. elle commença à tournoyer dans les airs sans savoir qui la tenait. aidhàn, bien sur. ils n'étaient que tous les deux et pourtant, elle l'entendait rire. plus loin. elle réussi tout de même à virer le bandeau noir. «
- bon anniversaire, cul de babouin ! » un cri traversa la bouche de la jeune femme qui s'agrippa au cou de son frère comme une malade. des larmes commençaient à perler au coin de ses yeux bleus si rieurs. «
- logàn ! » elle se retourna vers son ami sans jamais lâcher son frère. «
- tu savais ? » aidhàn hausse les épaules et avec un large sourire, répondit. «
- surprise ! »