Sujet: The more I see, the less I know (Taylah) Mer 2 Oct - 21:37
« Silver-Grey, en neuro, avec le docteur Slessor », lâcha le chef des résidents, chargé de répartir comme chaque semaine les internes dans les différents services de l'hôpital. La jeune femme ne put s'empêcher de laisser s'étirer sur ses lèvres un sourire victorieux. Le service de neurologie était de loin celui qui l'attirait le plus, et ce depuis longtemps. Elle n'avait beau être qu'une interne, la brune savait parfaitement ce qu'elle voulait. Certes, chaque chirurgie était passionnante, mais tout ce qui touchait au cerveau lui paraissait l'être encore plus. Une opportunité de passer une journée en neurologie, assignée au chef du service, cela ne se refusait pas. Ne laissant pas le temps au résident de changer d'avis et de la répartir ailleurs, Sophia tourna les talons, et se glissa dans l'ascenseur, direction le troisième étage. S'adossant au mur de la cage de fer, la jeune femme se prépara mentalement à se retrouver en la présence du docteur Slessor. Elle avait toujours admiré cette femme, qui avait des allures de mentor pour elle, tant elle espérait avoir une carrière aussi brillante que la sienne. Sophia avait beau avoir toujours été sûre d'elle, elle ne pouvait nier être réellement impressionnée en sa présence. Ainsi, elle accueillait avec une certaine satisfaction tous les moments qu'elle pourrait passer dans un bloc avec elle, et ce depuis le début de son internat. Cette fois-ci, Sophia était cependant bien plus anxieuse que les fois précédentes. Pour cause : la dernière fois qu'elle avait croisé le docteur Slessor, quelque chose de complètement étrange s'était passé entre elles : elles s'étaient embrassées. Même une semaine plus tard, la demoiselle ne savait pas expliquer ce geste, et ne comprenait pas ce qui avait pu passer par la tête de la chirurgienne, ni dans la sienne. Bien sur, l'interne savait depuis son arrivée à l'hôpital (c'est-à-dire depuis à peine deux mois), que la titulaire préférait les femmes aux hommes. Mais elle n'avait jamais réalisé qu'il y avait une attirance entre elles, jusqu'à ce moment où leurs lèvres s'étaient touchées, dans cette salle de garde. Moment plus qu'étrange, d'ailleurs. L'ascenseur ouvrant ses portes, Sophia n'eut même pas le temps de mettre un pied dans le service qu'un résident l'interpela de l'autre bout du couloir. « Toi, va me chercher le docteur Slessor, tout de suite. Et donne lui ça, au passage », finit-il en lui collant une pile de dossiers médicaux dans les bras, et en filant aussi vite. La jeune femme laissa échapper un bref soupir. La joie d'être interne, et de servir de bonne à tout faire aux résidents et aux titulaires. Plus qu'un an à tenir, se dit mentalement Sophia, se dirigeant machinalement vers les salles de garde. Si le docteur Slessor n'était pas en train de bosser, elle était certainement en train de s'y reposer. S'arrêtant devant la première salle de garde qu'elle aperçut, la brunette inspira profondément, s'apprêtant à réveiller brutalement la chef du service de neuro. Manque de bol, elle n'avait pas de mars sur elle, et ils étaient bien la seule chose capable de calmer la chirurgienne. En plus de cela, le petit secret qu'elles partageaient désormais ne devait pas beaucoup lui plaire. Sophia se doutait donc que Slessor ne serait pas vraiment agréable avec elle, et elle poussa la porte avec anxiété. « Docteur Slessor ? On m'a chargé de venir vous réveiller », lâcha-t-elle prudemment, ne sachant même pas si elle trouverait la chirurgienne ici.
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Sujet: Re: The more I see, the less I know (Taylah) Dim 6 Oct - 17:19
The more I see
Un nuage. C'était précisément sur quoi elle se tenait. Un nuage doux, chaud, confortable, et elle avait enfin les yeux fermés. Le sommeil allait et venait, mais tant qu'elle ne bougeait pas, tout allait mieux. Elle ne sentait plus ses mollets endoloris, ni ses pieds enflés de marcher, tenir, ou courir trop longtemps ou trop souvent. La salle de garde était plongé dans le noir. Son bipeur n'avait pas sonné depuis au moins trente minutes. Personne n'avait besoin d'elle, pour une fois, elle ne servait à rien et c'était satisfaisant dans le moment présent. Personne dont la vie dépendait d'elle. Aucune question, aucun interne ou résident dans les pattes, elle était au paradis, et elle était en train de s'endormir, le visage écrasé dans l'oreiller, débarrassée de sa tenue de chirurgien. Elle n'était plus le docteur Slessor, elle était la femme rousse en culotte qui pionçait ENFIN dans la salle de garde. Évidemment, sa fatigue avait en eu raison d'elle. 34 heures sans sommeil, ça te tuait une chirurgienne. Surtout lorsqu'elle avait intervention sur intervention. Elle avait déjà vécu pire lors de son internat par exemple, mais elle se faisait vieille, elle n'avait plus l'énergie d'avant, et pour tout dire, ça la faisait un peu chier. Elle aurait tout donner pour une cure de rajeunissement, un peu plus d'énergie, de vigueur, mais elle devait bien se faire à l'idée. Même une boisson énergisante ne suffisait pas pour la remettre sur pied. Il n'y avait que son éternelle barre Mars qui agissait presque comme un placebo, mais elle ne se l'avouerais jamais, au risque que ça ne fonctionne plus.
Mais dans un hôpital, en étant le Dr.Slessor, il était impossible de dormir plus que vingt minutes, et elle aurait du le savoir. Elle aurait pu partir chez elle, mais de prendre sa voiture dans un tel état aurait été dangereux, et on l'aurait ramener ici dans un pire état. En plus, elle ne faisait pas confiance à ses collègues en neuro, surtout Maddox. Il était archi-nul, et elle le détestait, alors elle ne prendrait jamais le risque de se faire jouer dans le cerveau par un tel amateur. Elle pensait qu'il avait été embauché parce qu'il n'y avait pas mieux, mais il était loin d'être le mieux. Surtout à côté d'elle.
Son demi-sommeil fut troublé lorsque la porte s'ouvrit et laissa entrer la lumière des néons du couloir. Réaction immédiate, elle se fout la tête sous l'oreiller. Elle espérait que ce soit quelqu'un qui vienne dormir. Pitié, qu'on la laisse tranquille. Mais une voix familière anéantie sous ses espoirs. C'est Silver...Grey. La fille au deux noms. Elle détestait le fait qu'elle ait deux noms, comme le fait qu'elle vienne la déranger. Ça lui fait l'effet d'un choc, elle se redresse, plisse les yeux et regarde la silhouette de la jeune femme. Elle était déjà énervée. « J'espère que c'est parce que quelqu'un est en danger de mort, qu'il faut que j'intervienne rapidement, sinon, il n'y a aucune bonne raison de me réveiller.» Elle le dit sèchement, froidement, comme si elle avait le pouvoir de lui cracher de la glace sur le visage. Ce qu'elle ne s'avouait pas, c'est qu'elle l'agaçait. Cette petite fille lui tapait sur les nerfs, car elle avait été la cause d'un égarement, d'une folie sur le moment, et elle détestait avoir ce genre de faiblesse, surtout avec une interne. C'était honteux. C'était de bas étage, et elle aurait pu faire une plainte pour harcèlement sexuel. Mais elle n'en avait rien fait, et elle se tenait là, sur le pas de la porte, avec une pile de dossier, tandis que la rousse la foudroyait du regard de ses pauvres yeux violés par la lumière.
Elle se lève du lit, en sous-vêtements et attrape le pantalon de son uniforme bleu marin, l'enfile, et fait de même avec le haut avant de s'approcher de la jeune femme pour lui prendre sa pile de dossier de façon très peu douce.
Accueil 
Un nuage. C'était précisément sur quoi elle se tenait. Un nuage doux, chaud, confortable, et elle avait enfin les yeux fermés. Le sommeil allait et venait, mais tant qu'elle ne bougeait pas, tout allait mieux. Elle ne sentait plus ses mollets endoloris, ni ses pieds enflés de marcher, tenir, ou courir trop longtemps ou trop souvent. La salle de garde était plongé dans le noir. Son bipeur n'avait pas sonné depuis au moins trente minutes. Personne n'avait besoin d'elle, pour une fois, elle ne servait à rien et c'était satisfaisant dans le moment présent. Personne dont la vie dépendait d'elle. Aucune question, aucun interne ou résident dans les pattes, elle était au paradis, et elle était en train de s'endormir, le visage écrasé dans l'oreiller, débarrassée de sa tenue de chirurgien. Elle n'était plus le docteur Slessor, elle était la femme rousse en culotte qui pionçait ENFIN dans la salle de garde. Évidemment, sa fatigue avait en eu raison d'elle. 34 heures sans sommeil, ça te tuait une chirurgienne. Surtout lorsqu'elle avait intervention sur intervention. Elle avait déjà vécu pire lors de son internat par exemple, mais elle se faisait vieille, elle n'avait plus l'énergie d'avant, et pour tout dire, ça la faisait un peu chier. Elle aurait tout donner pour une cure de rajeunissement, un peu plus d'énergie, de vigueur, mais elle devait bien se faire à l'idée. Même une boisson énergisante ne suffisait pas pour la remettre sur pied. Il n'y avait que son éternelle barre Mars qui agissait presque comme un placebo, mais elle ne se l'avouerais jamais, au risque que ça ne fonctionne plus.
Son demi-sommeil fut troublé lorsque la porte s'ouvrit et laissa entrer la lumière des néons du couloir. Réaction immédiate, elle se fout la tête sous l'oreiller. Elle espérait que ce soit quelqu'un qui vienne dormir. Pitié, qu'on la laisse tranquille. Mais une voix familière anéantie sous ses espoirs. C'est Silver...Grey. La fille au deux noms. Elle détestait le fait qu'elle ait deux noms, comme le fait qu'elle vienne la déranger. Ça lui fait l'effet d'un choc, elle se redresse, plisse les yeux et regarde la silhouette de la jeune femme. Elle était déjà énervée. « J'espère que c'est parce que quelqu'un est en danger de mort, qu'il faut que j'intervienne rapidement, sinon, il n'y a aucune bonne raison de me réveiller.» Elle le dit sèchement, froidement, comme si elle avait le pouvoir de lui cracher de la glace sur le visage. Ce qu'elle ne s'avouait pas, c'est qu'elle l'agaçait. Cette petite fille lui tapait sur les nerfs, car elle avait été la cause d'un égarement, d'une folie sur le moment, et elle détestait avoir ce genre de faiblesse, surtout avec une interne. C'était honteux. C'était de bas étage, et elle aurait pu faire une plainte pour harcèlement sexuel. Mais elle n'en avait rien fait, et elle se tenait là, sur le pas de la porte, avec une pile de dossier, tandis que la rousse la foudroyait du regard de ses pauvres yeux violés par la lumière.