« Vas-y pousse moi, marche moi dessus et puis pendant que tu y es renverse ton café sur moi. » « ... désolé. » dit-elle en rigolant. Autant dire que j'étais de mauvaise humeur. J'avais pas eu ma dose de caféine donc il faut me comprendre. On se mit à discuter un petit moment après ça, une fois que j'avais ma dose de caféine bien entendu. Pipper, vingt-quatre ans et elle était interne en médecine, un truc dans le genre. J'avais très peu de contacte le monde extérieur et c'était un vrai moulin à parole, mais étrangement je n'avais pas envie de lui dire de se taire. Elle me demanda de lui donner ma veste pour qu'elle l'emmène au pressing histoire de se faire pardonner. Je la lui donnais. Quoi ? Sinon c'est moi qui vais devoir y aller. Bref, on s'échangeait nos coordonnées avant de repartir chacun de notre côté. Je ne la revit qu'une fois et ensuite on se donnait des nouvelles de temps en temps, mais elle paraissait occupé et moi aussi. La vie continua je me renfermais peu à peu dans un autre monde, le seul contact avec l'extérieur était celui que j'avais avec Pipper. Peu à peu le monde réel et la fiction n'avait plus aucune différence pour moi. Selon l'avis de quatre médecins sur cinq j'étais fou. Ni une ni deux il n'en fallut pas plus à mes parents pour m'envoyer à l'hôpital. Ils ne me croyaient pas, mais je savais que la fiction ce n'était pas de la fiction c'était la réalité. J'en étais presque certain. En arrivant à l'hôpital je la revis, Pipper. « Kurtis ? Qu'est-ce que tu fais là ? » « Je suis fou apparemment. » « Je vois et tu penses que tu l'es ? » « Qui ne l'est pas ? » Les jours passèrent je me rapprochais d'elle de plus en plus. Le fait la voir quasiment tous les jours aider un peu je dois bien l'avouer. Elle parlait toujours autant. Puis ce jour arriva, celui où je réalisais mes sentiments, mais je n'avais pas envie le réaliser alors je refoulais tout ça au fond de moi. Pourtant, je ne pu refouler bien longtemps. « Kurtis ... Je crois que je t'aime beaucoup. » « Tu crois ? » « J'en suis quasiment certaine. » « Quasiment ? » « T'es chiant comme mec ! » Je me mis à lui sourire. Le bonheur fut malheureusement de courte durée. Nous ne sortions ensemble que depuis quelques temps, mais elle en voulait toujours plus et j'avais du mal à avancer et je ne lui avais jamais dis que je l'aimais ou ce que je ressentais pour elle. « Kurtis dis moi ce que tu ressens ou je pars. Dis le moi maintenant. » « Je ... » Un long silence se fit sentir. « Je suis désolée de partir comme ça tout ce que je voulais c'est que tu fasses des efforts. Je sais que la place qui est auprès de toi ne m'appartient pas » Je ne cherchais pas à la retenir. J'en avais pas la force. « Alors, Kurtis comment ça va ces derniers jours ? » le psychologue de l'hôpital, il me posait toujours la même question ça en était presque lassant à force. « Une équation sans réponse. » « Quoi ? » « Un plus un égale deux. Pourtant, un et le même que un. Alors, pourquoi on les ajoute ? Peut-être parce qu'être seul c'est nul. Peut-être que ma vie sans elle est nul. » « Kurtis ... J'ai du mal à te suivre. » « Un jour vous pouvez être en train de faire votre vie et vous rencontrez quelqu'un puis vous vous dites "wouah elle est mignonne" et d'un coup bam votre vie entière est aspirée. C'est comme être frappé en plein visage par un putin de sorcier. » Après ça on augmenta mon traitement. Rien ne changer, les jours passèrent. Pipper m'évita copieusement chaque jour. Je n'avais qu'une envie revenir en arrière. Dommage, je n'ai pas de machine à remonter le temps. On commença à me dire que je pouvais rentrer chez moi de temps en temps, mais qu'il me faudrait toujours un suivit médical. Bon au moins je pouvais rentrer chez moi. Cela fait quelques semaines que je suis rentré, j'ai adopté un chat. Il s'appelle croquette.