nom : Geiser. prénom(s) : David Roman. âge : Bientôt 42 belles années. lieu et date de naissance : Né le 7 Décembre 1971 à San Francisco. statut civil : Marié et père d'un enfant de dix ans. métier/occupation : Titulaire & chirurgien traumatologue. nationalité : Américain. orientation sexuelle : Jusqu'ici hétérosexuel mais la pansexualité lui irait mieux. Il n'aime pas trop les étiquettes. caractère : Ambitieux, impatient, respectueux, loyal, fidèle, déterminé, pédagogue, orgueilleux, sympathique, susceptible. groupe : Scalpel. avatar : Jonathan Rhys Meyers.

✂ l'hôpital t'y vas souvent ? Chaque jour. J'y suis un peu obligé, non? C'est la vie d'un chirurgien alors j'y passe mes jours et mes nuits aussi. Et même quand je n'étais pas encore médecin, je m'y amusais... Mais de l'autre côté de la barrière, celui de patient. Alors, on peut dire que je connais la machine depuis le temps.
✂ quand t'as un bobo, tu pleures ou t'es du genre à prendre les devants et à te recoudre avec ce que t'as sous le coude en mode mc gyver ? McGyver sans hésiter. Avoir mal? Oui certes mais on peut quand même continuer à bosser, non? Puis qui serait un bon traumatologue sans prendre les devants? Mon job, c'est de soigner dans l'urgence, autant que j'applique l'adage à ma propre personne.
✂ quand t'es malade, t'es du genre repas fait de médocs ou médecine douce ? J'ai déjà goûté aux bons médocs et puis, il vaut mieux choisir l'efficacité, non? Ce qui compte, c'est d'être remis sur pied en deux minutes pour pouvoir se remettre sur les rails directement.
✂ tu mets ta santé en danger ? tu fumes, tu bois ? J'ai toujours bien aimé le danger. Pour preuve, j'étais dans le football américain et en tant qu'athlète, je ne m'amusais pas trop avec les breuvages alcoolisés ou les clopes du samedi soir. Aujourd'hui, je me laisse aller un peu plus, surtout quand ma jambe me fait vivre des nuits d'enfer, là, l'alcool ça aide.
✂ t'as des problèmes de santé connus ? Depuis mon accident sportif qui m'a coûté ma bourse à la faculté et ma première carrière, j'ai une jambe de bois de temps en temps. Donc, oui, j'ai quelques problèmes de santé bien connus mais je ne le mentionne à personne. J'ai un job à effectuer avant tout, je suis le médecin et non le patient.
✂ ta famille t'a transmis des antécédents médicaux pas très glorieux ? Ma mère est atteinte de la maladie de Huntington. Espérons que la génétique saute une génération.
✂ t'es du genre allergique ? t'attrapes souvent le premier virus qui passe par là ? Non, jamais malade. Je déteste être sur un pieu à longueur de journée. Je suis quelqu'un de trop actif pour cela. Alors, à part un rhume de temps en temps, je suis solide comme un roc.

"Mauvaise nouvelle pour les Dons de San Francisco aux portes du titre... Un de leurs ailiers principaux vient de subir une opération au genou gauche après un plaquage hors du commun lors du match de samedi dernier. Dave Geiser, deuxième année à l'université et spécialiste de la discipline, a été terrassé par le célèbre Lockhart de l'université de Chicago. D'après nos  dernières sources, le malheureux Geiser ne retournerait pas sur les terrains... Son opération s'est pourtant bien déroulée mais le sport à un niveau honorable, et bien... C'est terminé pour lui. On lui souhaite un prompt rétablissement et espérons qu'il réussira à rebondir dans un autre domaine d'activité que celui du football. Dans les autres nouvelles, le conseil d'administration s'est prononcé sur la demande d'installation de nouveaux distributeurs dans le hall sud du campus..." Mais David avait déjà éteint la radio que sa mère lui avait ramené de la maison. Il avait à peine vingt ans et venait de perdre le but de sa vie. Le sport. Le football américain. La gloire. Il avait toujours été doué avec un ballon dans les mains, pour courir des cent mètres à des allures folles et tout cela ne valait plus rien à cause de ligaments trop fragiles. Oh bien entendu, les médecins ne faisaient que lui répéter qu'il avait une chance folle que le choc n'avait endommagé que son genou gauche, les choses auraient pu être pires, son bassin aurait pu être déplacé, il aurait pu finir dans un fauteuil ou juste mourir. Ouais, il avait de la chance dans le fond. Il était en vie. "Davy, tu veux que je te ramène autre chose? Je reviens demain à la première heure, promis!" Sa mère se releva de la chaise à côté du lit du jeune homme, l'air dépité après avoir vu la tête de son fils lorsqu'il avait entendu les infos du campus. "Ca ira, maman, t'en fais pas. J'ai tout ce qu'il faut. Mis à part me faire sortir de cet endroit lugubre, il y a rien d'autre que tu puisses faire. Mais ça ira, c'est qu'une jambe après tout. Je peux faire carrière dans autre chose. J'ai pas qu'un seul talent, si?" Sa mère se mit  à sourire, elle le reconnaissait bien. Toujours si déterminé, ambitieux, aussi impatient. "Je te retrouve bien là... Tu... veux... Dave...?" Sa mère semblait perdue soudainement, son regard perdue au loin, ses mains bougeant avec une frénésie trop étrange. Elle ne termina pas sa phrase et s'écroula. David, dans toute sa splendeur, se releva avec le peu de force qu'il possédait après son accident, mais ne put faire que deux pas avant de tomber à son tour, la douleur dans sa jambe l'irradiant de toute peur. "MAMAN! Qu'est ce qu'il se passe?" Et déjà, des médecins débarquaient en ayant entendu le bruit issu de la chambre. David vit sa mère partir sur un brancard alors que les individus en blouse blanche s'affairaient à une vitesse folle sur elle. Les yeux de Dave s'embuèrent, ou bien, s'illuminèrent alors qu'on le remontait au lit. Pur adrénaline au fond de lui. Et la peur aussi. Surtout la peur de la perdre. Mais l'idée venait de s'ancrer dans son crâne... La médecine. La sauver. Elle et les autres. Il y penserait. Et il choisirait cette voie, vraisemblablement.

Ce fameux jour de 1991 avait créé un nouveau David Geiser. Sa vie s'était écroulée ce jour là mais le phénix était revenu d'entre les morts dans le même temps. Plus tard, Dave avait appris que sa mère souffrait de la maladie de Huntington et que le temps l'enchaînerait toujours plus proche de la mort. Mais il avait aussi choisi la médecine. Et les années avaient passé, inexorablement. L'état de sa mère se détériorait plutôt lentement, c'était mieux que rien et Dave avait réussi à survivre à la théorie et excellé dans la pratique. Il était devenu chirurgien et même chef à moins de quarante ans. Il en avait aujourd'hui 41, belle réussite. Sa vie avait changé en près de vingt ans. Il avait rencontré sa femme sur les bancs de la faculté, même si celle-ci avait choisi la voie du business. Ils s'étaient mariés une fois que Dave avait trouvé sa place de chirurgien à San Francisco. Ils étaient heureux. Avec un môme de déjà dix ans. Le temps passait vite quand on nageait dans le bonheur... Mais parfois, il suffisait d'un rien pour que le château de cartes s'effondre, cela, David le savait déjà. Il n'y avait qu'à voir sa carrière dans le football, sa jambe et puis sa mère aussi. Qui devait subir des séjours à l'hôpital alors que son avocat de père broyait du noir.

Ce jour là, Dave avait réussi à sauver une jeune fille qui s'était fait renversée alors qu'elle faisait du vélo non loin du parc. Il avait ressenti un certain soulagement alors que son coeur redémarrait sur les moniteurs. Sa vie pouvait continuer, au moins la sienne. A l'issue de sa garde prolongée, David put rentrer chez lui. Il ne voyait pas souvent les couleurs des murs de sa propre maison étant donné qu'il faisait toujours nuit lorsqu'il y accédait. Mais aujourd'hui, le jour était encore levé et il put profiter de la présence de son fils, pour une fois. Celui-ci était en train de dessiner, seul dans sa salle de jeux, alors que sa femme sirotait un verre de vin, les yeux dans le vague, dans la cuisine. Il décida d'aller voir sa progéniture, bien trop heureux de le voir si enjoué devant son dessin. "Alors Nate, tu dessines quoi de beau pour ton cher père?" Son fils lui courut dans les bras lorsqu'il l'aperçut dans l'embrasure de la porte. "Je viens de finir, papa. Regarde, c'est maman!" Et Dave sourit en voyant le vague portrait de sa femme dessinée au feutre. Son fils ressemblait bien plus à sa femme lorsqu'il y pensait. Il était bien plus artiste dans l'âme, quoiqu'en y réfléchissant, la chirurgie était un art même si le sien s'opérait dans l'urgence et que la minutie y était moins appliquée que dans les autres spécialités. "Wow! T'as ça dans le sang, fiston. T'en fais un de toi? Que je puisse le montrer aux collègues..." Et son fils était déjà reparti à la vitesse de l'éclair chercher ses crayons de couleur avant de s'attabler de nouveau devant une feuille blanche. Dave le regarda quelques secondes avant de quitter la pièce pour rejoindre son épouse. Lorsqu'il arriva dans la cuisine, il vit Joe ranger frénétiquement un papier dans son sac, avant de relever le regard vers lui, conquérante. "Chéri, je m'attendais pas à te voir sitôt... Il n'est pas encore minuit que je sache. A moins que je me sois endormie dans mon verre de vin." Il aperçut un sourire forcé sur son visage mais Dave vint toutefois l'embrasser avec tendresse avant de se servir lui même un peu du breuvage. "Ce ne serait pas la première fois... Je me rappelle du soir de notre rencontre, étrangement... Plus sérieusement, ta journée s'est bien passée? T'es là tôt toi aussi. Je pensais que c'était la nounou qui irait chercher Nate à l'école..." Il aperçut un éclair de peur dans les yeux de Joe mais il ne dit rien alors qu'elle remettait ses cheveux en place, avec assurance. "J'ai pris mon après midi pour m'occuper de lui... Mais parlons plutôt du nombre de vies que tu as sauvé aujourd'hui." Et son sourire illumina la pièce. Elle avait toujours été belle, rayonnante et même après une longue journée, c'était le cas. Mais Dave ne soupçonnait pas qu'elle était fatiguée. Exténuée même. Et qu'elle lui cachait le plus gros secret de son existence. Celui qui changerait leur vie à tous les deux. Celui qui créait déjà une distance entre eux. Un véritable fossé entre leurs âmes autrefois si entremêlés. Elle ne communiquait plus que très peu avec Dave, ils ne se voyaient qu'en coup de vent et pour des discussions comme celle qu'ils tenaient aujourd'hui... Des banalités. Ce que Joe ne lui disait pas se résumait en un misérable diagnostic sur le bout de papier qu'elle avait fourré dans son sac à main: cancer du sein.

Agir vite. Avec prestance. Sans bavure. Sauver des vies, cela se résumait à des momentums infernaux. Implacables. Lorsqu'un homme débarquait avec un pic à glace dans la jambe à l'hôpital, lorsqu'un accident créait une folie sans nom aux urgences, il fallait être présent. Agir vite. Encore. Opérer avec rigueur mais surtout rapidité. Des vies en dépendaient. Et David avait des années d'expérience derrière lui désormais. Il formait les plus jeunes à gérer les différents traumatismes connus et reconnus. Comme aujourd'hui alors qu'il opérait sur un traumatisme thoracique avec l'appui d'un interne. Quelques explications données avec bonne humeur et pédagogie, la chirurgie se déroulait à merveille. Les heures s'égrenaient. Ce genre de situations étaient coutumières, les opérations de dix heures étaient un lot quotidien, quelque chose que les médecins devaient avoir en tête avant de se lancer dans la gueule du loup. Dave en avait conscience... Surtout au bout de la huitième heure où sa jambe commença à trembler et où il lui devint, de ce fait, plus difficile de contrôler sa précision et son agilité. L'interne le regarda d'un oeil inquiet alors qu'il relâchait momentanément ses instruments pour s'essuyer le front, ressentant une douleur sourde au niveau de sa jambe gauche. "Tout va bien Dr Geiser? Vous me semblez exténué." David releva son regard bleuté vers son élève, cachant instinctivement ses sourcils froncés. "Je reprends juste ma concentration puisqu'on en arrive au moment essentiel de l'opération. Ne perdez pas de vue l'objectif, Peters... Le patient. Uniquement le patient." Et Dave reprit une certaine contenance en montrant au jeune homme comment manoeuvrer ce moment délicat. Avec une jambe de bois, littéralement. Mais il réussit à terminer l'opération tant bien que mal. Lorsque le personnel sortit de la salle, Geiser put s'asseoir et aussi gémir en ne sentant plus sa jambe gauche. L'effet était de plus en plus long, plus douloureux aussi. En espérant que cela ne l'empêche pas de briller dans sa seconde carrière...