Je n’aime pas particulièrement parler de ma vie car je ne la considère pas comme des plus heureuses, enfin si au départ, elle l’était mais cela a vite tourné dans une situation très peu appréciable pour moi. J’ai toujours vécu dans la région. Ma mère était institutrice et mon père soudeur. Nous vivions modestement mais nous étions heureux et c’était le principal. J’ai une petite sœur de 5 ans de moins que moi mais aujourd’hui je ne lui parle plus vraiment et c’est un tord. Vous allez comprendre plus tard pour quoi je vous dit cela. La fin de notre petite vie heureuse s’amorça avec le divorce de mes parents. Ils avaient beau faire en sorte pour bien s’entendre devant nous, il y avait toujours un peu de tension.

Mais tout allait encore bien, tout était parfait jusqu’à ce qu’un incendie ravage notre maison. Et parce qu’un malheurs n’arrive jamais seule, ma mère est morte asphyxiée par la fumée dégagée par le feu. J’étais avec mon père et ma sœur entrain de diner dans un restaurant. Notre mère avait obtenu la garde et je voyais donc moins souvent mon père. De cette manière, nous nous voyons régulièrement lors de diner. Cette tragédie survint alors que je n’avais que 14 ans et je ne m’en suis jamais totalement remis. L’enquête expliqua qu’il s’agissait d’un accident. Bien que je savais que c’était vrai, je mis beaucoup de temps à accepter la mort de ma mère. Pendant toute cette période, je suis devenue un véritable monstre. J’étais agressive envers mon père et ma sœur, je ne fréquentais pas les bonnes personnes et je me suis même droguée. Bien qu’aujourd’hui toute cette période soit derrière, je me sens coupable de ce comportement qui m’a fait perdre mes dernières années avec mon père.

Si avoir perdu ma mère avait été dur, perdre mon père l’a tout autant été. Deux ans seulement après le décès de ma mère, mon père disparu à la suite d’un cancer foudroyant qui l’emporta en seulement quelques semaines. Sans autre famille, ma sœur et moi-même avons été envoyés dans l’orphelinat à l’extérieur de la ville. Si ma petite sœur eut la chance d’être recueilli par une famille qui l’adopta, ce ne fut pas mon cas. Restant dans l’orphelinat, toujours aussi agressive, la politique était la tolérance zéro et la directrice n’hésitait pas à user de méthodes violentes pour te forcer à entrer dans le rang. Je ne compte pas le nombre de bleus de d’entorse que j’ai connu. Je possède encore quelques cicatrices. Bien que j’ai conscience que certaines personnes connaissent des violences bien supérieurs à la mienne, l’humiliation incessante que j’ai connu là bas m’a véritablement traumatisé. Ce ne fut qu’à ma majorité que je pu échapper à cet endroit et je n’y suis jamais revenue depuis. Partant pour le centre ville de LA, je me trouva un job de caissière tout en entamant des recherches en droit en espérant pouvoir un jour entrer à l’université et faire trainer en justice cette directrice dans l’espoir qu’elle ne fera plus de mal à personne.

Il y a deux ans de cela, alors que je travaillais, un client régulier, apparemment travaillant à l’hôpital m’informa que le directeur était à la recherche d’une seconde secrétaire. Avec des encouragements, il m’incita à poser la candidature et il me promit d’appuyer cette dernière devant le directeur. J’eu cette chance d’être prise, oui vraiment. Je pu de cette manière avoir un job mieux payé, et surtout cela me permis de faire un prêt à la banque pour m’inscrire à l’université du soir et ainsi continuer de manière officielle ma formation en droit. Depuis, je continue à travailler sur le dossier que j’espère pouvoir un jour présenter devant le juge pour attaquer cette horrible bonne femme. Cependant, malgré cet objectif de vengeance j’ai réellement trouvé une stabilité, j’ai réappris à me rouvrir envers les autres, à être moi-même, je m’épanouis vraiment dans ce que je fais.