Un carnage. Le mot n'était pas exagéré aux vues de la situation et du nombre de patients qui arrivaient à présent à l'hôpital. L'essentiel dans de pareils circonstances c'est de garder la tête froide pour faire en sorte de ne laisser aucune place au doute ou à quoi que ce soit d'autre quand on prend en charge un patient. Son expérience en tant que soldat était d'une aide plus que précieuse pour lui dans ces cas là car il avait depuis longtemps appris à ne pas se soucier de ce qui l'entourait -bruits d'explosions, va et vient de soldats et autres réjouissances qu'on peut rencontrer sur une zone de guerre- et à se concentrer uniquement sur ce qu'il avait à faire pour sauver son patient. Alors évidemment, même si l'adrénaline prenait tout de même un coup, Alexander était assez calme pour le moment. Ce patient là avait par chance -terme relatif j'en conviens si on considère le fait qu'il soit toujours en vie malgré le carambolage- car ses fractures étaient bien nettes, ce qui faciliterait son travail d'une manière assez évidente puisqu'il n'aurait pas à gérer d'éventuels bouts d'os logés dans les tissus avoisinants ou autres complications inhérentes à une fracture plus "grossière". Enfilant ses gants, il s'avance vers la table et jette un regard de biais à l'interne à ses côtés. « Jared, que faut-il vérifier avant de remettre en place les os et d'installer la broche de notre patient ? » demanda-t-il au jeune homme, prenant comme toujours très à coeur son rôle de formateur auprès des internes de l'hôpital. Il était là pour ça après tout, apprendre et non pas faire simplement de la figuration. Attendant sa réponse, Alexander jette un rapide coup d'oeil aux constantes du patient avant de retourner son attention sur le jeune interne, réajustant ses gants au passage.