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C'est le printemps! Pour tout savoir sur la nouvelle version, c'est ici !

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 the cold never bothered me anyway ✲ (solveig)

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Eirene York-Leicester
Eirene York-Leicester
INTERNEPremière année
✄ messages : 1351

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MessageSujet: the cold never bothered me anyway ✲ (solveig)   the cold never bothered me anyway ✲ (solveig) EmptyMer 19 Mar - 20:49



I don't care
what they're going to say

Let the storm rage on
⊹ ⊹ ⊹

Le temps filait à une vitesse extraordinaire. Le printemps commençait déjà à darder ses premiers vrais rayons de soleil - non pas qu'Eirene ait vraiment le temps d'en profiter - et l'année universitaire approchait terriblement vite de sa fin. D'ici deux mois à peine, Eirene devrait annoncer son choix de spécialité, dont elle n'était pas encore tout à fait certaine. Cependant, plus le temps avançait, et plus le temps qu'elle passait en traumatologie sous les ordres de Noah la confortait dans l'idée que cette spécialité l'attirait sensiblement. Mais elle savait très bien qu'elle pouvait changer d'avis au dernier moment, pour peu qu'un évènement vienne subitement la contrarier. Elle avait parfois énormément de mal à prendre des décisions, ayant peur de regretter par la suite et d'avoir une violente envie de s'écraser la tête contre un mur. Heureusement pour elle, cette indécision n'intervenait pas dans son travail. Elle avait travaillé trop dur, appris trop de choses, pour hésiter devant un patient. Enfin, parfois, cela lui arrivait ; elle n'était qu'une interne, après tout. Mais souvent, il s'agissait plus d'un manque flagrant de confiance en elle que d'un déficit de compétences. Il suffisait de quelques cris d'un résident excédé pour qu'elle se lance.

Mais ce matin, comme beaucoup d'autres malheureusement, elle devait encore s'occuper de la tâche qu'elle trouve la moins intéressante : les post-op. Elle appréciait le fait que Noah ne l'exploitait pas totalement et essayait de la mettre sur des chirurgies autant que possible, mais au fond, il préférait encore user ses internes pour le boulot ingrat. Intérieurement, elle pestait encore contre lui pour lui avoir tendu le matin-même une pile immense de dossier, mais elle savait pertinemment qu'elle aurait pu tomber sur pire. Quoi que, jusque là, ce n'était encore arrivé ; en traumatologie, du moins. Le deuxième résident du service avec lequel il lui était arrivé de travailler plus rarement, le docteur Valentine, n'était pas non plus trop sadique avec ses internes. Mais il n'y avait aucune doute qu'elle préférait Noah. Peut-être parce qu'elle méprisait le docteur Valentine dans ce qu'il représentait humainement. Elle ne le voyait que comme un profiteur se jouant des gens pour satisfaire son propre plaisir. Enfin, même si Eirene n'avait jamais apprécié ce genre de personne, c'était grandement sa maladie qui parlait. Parce qu'il représentait ce dont elle avait le plus peur ; l'abandon.

Enfin, ça, c'était deux semaines auparavant. Depuis, elle l'avait trouvé à moitié en sang dans un placard, il avait déblatéré pendant de longues minutes sur la culpabilité et la sensibilité qu'il pouvait ressentir face aux familles de patients ayant perdu un proche, et elle lui avait signé de force un arrêt de travail pendant trois semaines. Au fond, elle avait géré la situation de manière un peu musculeuse - il n'avait pas vraiment l'intention de se laisser arrêter aussi longtemps - et avait fait semblant de ne pas être touchée par les mots du jeune homme, mais l'évènement l'avait intriguée. Depuis, elle se disait qu'après tout, il n'était peut-être pas si méprisable que ça. Cela arrivait, les chirurgiens dont on leur découvrait un cœur au bout de longues années. Certains, cela n'arrivait jamais. Mais Eirene ne s'intéressait justement pas vraiment à ce genre de personnes.

Elle était donc en train de finir son dixième dossier et envisageait de se rendre à la cafétéria pour déjeuner avec les autres internes - à une heure presque normale, c'était un exploit - lorsqu'elle le vit, en blouse blanche, comme si de rien n'était. Si elle n'avait pas été un peu paranoïaque sur les bords, elle aurait presque pu croire qu'il l'avait vu aussi, et tentait de se faufiler au travers du couloir pour échapper à sa vue le plus vite possible. Mais elle ne pouvait vraiment affirmer qu'il l'avait repéré. De toute façon, cela ne changeait rien. Ses dossiers restants sous le bras, elle s'approcha rapidement de lui avant de le héler. « Docteur Valentine ! Dans mon esprit, trois semaines d'arrêt n'étaient pas vraiment égales à douze jours. » En temps normal, elle se serait faite lyncher. Et elle n'aurait tout simplement sûrement jamais osé parler à un supérieur comme ça. Mais elle s'adressait ici à lui en tant que son médecin, dont il semblait déterminé à ne pas respecter le diagnostic. « Peut-être que je devrais prolonger votre arrêt, si votre accident vous a privé de la faculté de compter correctement ? » Elle abusait clairement. C'était peut-être une sorte de vengeance de l'interne lasse d'avoir parcouru des lignes de dossiers toute sa matinée, et qui aurait tué pour un petit intérêt venu la sortir de sa torpeur.
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Solveig Valentine
Solveig Valentine
RESIDENTDeuxième année
✄ messages : 78

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MessageSujet: Re: the cold never bothered me anyway ✲ (solveig)   the cold never bothered me anyway ✲ (solveig) EmptyMer 26 Mar - 18:41



✄ the cold never bothered me anyway

Douze jours. Plus d'une semaine et demi que je me morfondais dans mon appartement. Seul. Sans personne. Sans occupation. J'avais pu constater que sans mon métier, je n'étais rien. La médecine remplissait ma vie. Je vivais chirurgie, je travaillais chirurgie, je dormais chirurgie. J'avais toujours un scalpel en tête, quoi qu'il arrive et où que je sois. En même temps, quand notre boulot nous prenait quasiment 14 heures par jour et qu'il se répétait 5 à 6 jours par semaine, on n'en devenait vite accro. De toute manière, on n'était pas médecin pour rien. Si nous étions, nous les résidents, c'est parce que nous aimions le sang, la compétition, les opérations. J'étais comme tout le monde, j'avais la rage de vaincre et d'être le premier. Maintenant que j'étais spécialisé en traumatologie, c'était pire. Je voulais que mon travail soit exemplaire et donc que mes internes suivent. Je pouvais être difficile et paraître insensible mais je n'étais qu'un homme adorant son métier et qui voulait réussir. Où était le mal ?

Ainsi, et contre avis médical, je reprenais la direction de l'hôpital. Je n'avais prévenu personne. J'avais pris ma décision seul. Au lieu d'être déprimé chez moi, je préférais travailler et ne plus penser à ce drame. Je n'étais pas retourné à l'hôpital depuis mon agression. Je ne savais même pas ce qu'il se disait. J'avais une certaine appréhension. Que penseraient mes internes ? Comment réagiront mes collègues ? Quel regard aurais-je sur moi ? Je ne voulais surtout pas de pitié. Pourtant, avec les marques que j'avais sur le visage, je ne doutais pas des commérages. L'hôpital, c'était comme le lycée ou une vie de quartier. Tout le monde savait tout sur tout et personne ne tenait sa langue. Les ragots et les rumeurs circulaient à une vitesse inimaginable et j'en faisais maintenant parti. Je devais même être le sujet de discussion depuis quelques jours. Un résident se faisant agresser par le mari de sa patiente décédée ! On pourrait presque croire à un gros titre dans le journal mais ce n'était que moi et ma misérable existence du moment.

J'arpentais alors les couloirs du troisième étage pour me rendre incognito dans la salle des résidents. Capuche et lunette de soleil, je baissais la tête. je n'avais pas envie que tout le monde me regarde tant que je n'étais pas encore dans mon service. Pour le moment, je n'étais qu'un simple citoyen mais dès que je porterais cette blouse la situation changerait. Soupirant, je l'enfilais avec quelques grimaces. Mes côtes me faisaient encore mal. Un peu. Peut-être plus que je ne l'avouerais. Pour tout le monde, j'irais bien. Tout allait bien. Et ce fut dans cet état d'esprit que je descendais au premier étage en me camouflant au fond de l'ascenseur. Sortant, je filais à toute allure dans les couloirs pour rejoindre le plateau où était disposé les dossiers. J'en attrapais un, le plus intéressant évidemment, et repartais aussitôt pour l'étudier tranquillement. J'avais besoin de bosser, de ne penser à rien. Cependant, alors que je filais à travers les couloirs, les patients et leur famille, la voix d'une demoiselle me coupa dans mon élan. « Merde... » Je me retournais lentement, le regard dur. Le docteur York (c'était plus court à dire) était sous ma tutelle. J'étais son supérieur et je devais bien avouer que je jouerais très certainement de la situation.

« Docteur Valentine ! Dans mon esprit, trois semaines d'arrêt n'étaient pas vraiment égales à douze jours. » Je l'observais, fixant ses expressions pour déceler la moindre faiblesse. Chose qui n'arriva pas, malheureusement. « Peut-être que je devrais prolonger votre arrêt, si votre accident vous a privé de la faculté de compter correctement ? » Eirene dépassait les bornes. D'accord, j'avais été son patient. D'accord, elle m'avait vu au plus bas et au plus mal mais je ne permettrais jamais à une interne d'être aussi hautaine et directive avec moi. Je soupirais, lasse et surtout très énervé. « Vous n'avez pas autre chose à faire, York ? A moins que la médecine ne passe qu'au second plan aujourd'hui. » Posant mon dossier sur le lit installé à côté, j'attrapais les siens pour les regarder un à un. Je prenais bien évidemment tout mon temps, histoire de faire monter la pression et qu'elle comprenne qu'ici, c'était moi son boss et non pas l'inverse.

« Mmh... » Je les parcourais tous rapidement repérant quelques anomalies. D'habitude, je n'aurais rien dis car ce n'était pas important mais pour le coup, j'avais décidé d'être le résident chieur du jour. « Pour votre information, je ne suis plus votre patient. Je suis votre supérieur et remplissez-moi ces dossiers mieux que ça. Ce patient doit sortir. Préparez tout de suite, ces papiers. » Je lui balançais le dossier. « Celui-ci a besoin qu'on revérifie ses antécédents. » Je lui donnais cet autre dossier. « L'assurance n'est pas noté sur celui-là. Occupez-vous en. » Je le déposais sur les deux autres qu'elle tenait déjà. « Et ceux-là doivent être suivi d'assez près. » Je finissais par tous les rendre, faisant mine d'être déçu de son travail. « Il serait peut-être temps de travailler, York. Sauf si la prise en charge de plusieurs patients est trop lourde pour vous. Dans ce cas, le poste d'assistante sociale vous conviendrait bien mieux. » Je ne disais rien de plus et constatais alors les regards qui se tournaient vers moi. Médecins, infirmières, aides-soignantes. Tout le monde me fixait. « Vous n'avez pas du travail !! » Leur lançais-je, méchamment.
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