nom : Silver est celui de son père, et Grey celui de sa mère. Argent et Gris, à croire qu'ils étaient faits pour être ensemble. prénom(s) : Sophia Violet âge : 24 y.o. lieu et date de naissance : 15 Juillet 1989, à Boston. Sophia est donc cancer. C'est ironique, quand on passe sa journée à apprendre à enlever des tumeurs cérébrales, non ? statut civil : Célibataire. métier/occupation : Interne en chirurgie, elle a un an d'avance et vise la neuro. nationalité : Américaine. orientation sexuelle : Bisexuelle, elle est incapable de choisir. caractère : Généreuse - Perfectionniste - Déterminée - Indépendante - Autoritaire - Ambitieuse - Maniaque, mais étonnamment bordélique (comprendre : ne supporte pas le bordel des autres, mais est quinze fois pire qu'eux) - Passionnée - Lunatique - Colérique - Se met une pression monstre - Réfléchie, surtout dans un bloc - Sarcastique - Curieuse - Secrète, sauf quand elle boit trop de rosé - Séductrice, surtout quand elle boit trop de rosé - Très joueuse - Aime les défis - Compétitrice - Têtue - Aime se compliquer la vie - Pointilleuse - Dépensière - Rancunière. groupe : Stitch. avatar : La sublime Shay Mitchell..

✂ l'hôpital t'y vas souvent ? Tous les jours. Toutes les heures, même. J'y travaille, et j'y passe le plus clair de mon temps. Je vis médecine, je mange médecine, et je dors médecine. Je vis en coloc' avec quatre autres personnes, toutes travaillant à l'hôpital. Alors, même à la maison, c'est comme si j'y étais. Les malades en moins (sauf si on compte l'hystérie parmi les maladies mentales, n'est-ce pas Amanda ?  ).

✂ quand t'as un bobo, tu pleures ou t'es du genre à prendre les devants et à te recoudre avec ce que t'as sous le coude en mode mc gyver ? Les blessures ne me font pas peur, j'en vois tous les jours. Simplement, je suis réfléchie. Je ne me précipiterais pas sans raison, et je ne recoudrai pas n'importe comment. Je voudrais faire les chose bien, à la perfection. Surtout, ne pas me tromper. Je vise la neurochirurgie, tu sais ? Adresse, précision, perfection. Rien d'autre.

✂ quand t'es malade, t'es du genre repas fait de médocs ou médecine douce ? Médocs, médocs, médocs. Je ne supporte pas de tomber malade. Je ne peux pas tomber malade, sinon, je serais contrainte de prendre des jours de repos. Donc, médocs. Quoi que ... Ca dépend ce que tu considères comme étant de la "médecine douce".

✂ tu mets ta santé en danger ? tu fumes, tu bois ? A-t-on vraiment le choix quand on bosse dans un hôpital ? Nous, les médecins et futurs médecins, nous ne savons pas faire les choses à moitié. On donne toute notre énergie à notre métier, alors quand on décompresse ...

✂ t'as des problèmes de santé connus ? Pas vraiment. Deux trois allergies, mais tu t'en fous, non ? On voit des choses bien pires, à l'hôpital, donc je n'irai pas me plaindre pour ça.

✂ ta famille t'a transmis des antécédents médicaux pas très glorieux ? Deux de mes grands-parents ont Alzheimer. C'est surement pour ça que j'ai choisi de prendre neurochirurgie. Je sais parfaitement qu'on ne peut plus rien pour eux, mais je pense que je m'accroche à l'espoir irrationnel qu'un jour, quelqu'un arrivera à soigner cette maladie. Et si cela se réalisait un jour, j'aimerais y avoir contribué, ne serait-ce que de manière minime.

✂ t'es du genre allergique ? t'attrapes souvent le premier virus qui passe par là ? Je suis allergique au pollen, et aux poils de lapin. Super intéressant, hein ? Sinon, j'ai la chance d'avoir un organisme plutôt résistant. La dernière fois que j'ai choppé un rhume, ça devait être ... Il y a quatre ans, peut-être.

«  Qui êtes vous ? »
Ces mots eurent l'effet d'un poignard sur l'adolescente, et transpercèrent cruellement sa poitrine, touchant brutalement son cœur. Elle n'était pas surprise, et accusait le coup, une fois encore. Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'un membre de sa famille ne la reconnaissait pas. Alzheimer était partout, que ce soit chez les Silver ou chez les Grey. Une grand-mère, et un grand-père touchés. L'une, à un stade relativement avancé, mais déjà beaucoup trop au goût de la famille. L'autre, le grand-père Grey, avait atteint le stade irréversible de la maladie que beaucoup qualifieraient de dramatique. Il ne reconnaissait plus personne, sauf dans de brefs instants de lucidité, devenus bien rares depuis un moment. Quant à prendre soin de sa propre personne, cela faisait bien longtemps qu'il n'en était plus capable. D'autant qu'elle s'en souvienne, Sophia l'avait toujours connu malade. Elle n'avait que trois ans lorsqu'on avait diagnostiqué l'Alzheimer de son grand-père maternel, et elle avait depuis longtemps appris à vivre avec, tout comme le reste de sa famille. Celui de son autre grand-mère, sa grand-mère Silver, était beaucoup plus difficile à accepter, car diagnostiqué plutôt récemment. C'était il y a deux ans, lorsque l'adolescente n'avait que quinze ans, qu'elle avait appris que la maladie touchait une fois de plus un membre de sa famille. Son grand-père Grey, puis sa grand-mère Silver, tous deux victimes de la malédiction Alzheimer, comme Sophia aimait l'appeler. Il n'avait pas fallu longtemps à la jeune femme pour comprendre qu'elle était le maillon reliant les deux. Le sang des Silver et celui des Grey coulait en elle. Plus le temps passait, et plus elle réalisait que la malédiction ne l'épargnerait probablement pas. Elle n'avait pas besoin de se référer à ses cours de biologie pour comprendre que ses chances de finir sa vie en tête à tête avec Alzheimer ne faisaient qu'augmenter de jour en jour.

Bien sur, Sophia avait beaucoup réfléchi à tout cela. Elle venait d'avoir dix-sept ans, et entamait sa dernière année de lycée. En somme, elle avait un âge où les jeunes passaient plus de temps à se droguer et à boire qu'à se poser des questions telles que celles qui la préoccupaient. Beaucoup ne pensaient qu'à s'amuser, mais pas elle. Elle voulait agir, faire quelque chose. Laisser ses proches perdre leurs capacités mentales jusqu'à en devenir des légumes était au dessus de ses forces. La jeune femme avait conscience que personne ne pouvait plus rien pour eux, une fois la maladie arrivée à ce stade. Son ambition et sa détermination seraient donc destinées à la prochaine génération, et peut-être à sa propre personne, puisqu'elle même avait de fortes chances d'être parmi les futurs malades atteints d'Alzheimer.
C'était probablement cette histoire, et ce passé qui déclenchèrent en elle la révélation, cette certitude qu'elle eut un jour en se réveillant. Après le lycée, elle entamerait des études de médecine. Son but : devenir neurochirurgienne. Dès l'instant où l'idée lui vint en tête, Sophia sut qu'elle y arriverait, pour une bonne et simple raison : elle n'abandonnerait jamais, peu importe les obstacles qu'on mettrait sur sa route.

***

Dzzzzzzz. Ploc. Ploc. Ploc.
Immobile, Sophia fixait les gouttes de café sombre qui plongeaient une à une dans son gobelet de plastique. Cette nuit encore, elle n'avait pas beaucoup dormi, étant rentrée de l'hôpital au beau milieu de la nuit. Seul le café l'aidait à supporter ces premiers jours d'internat, et elle le voyait à l'heure actuelle comme une bénédiction. Saisissant le gobelet empli de la précieuse boisson, la brune s'éloigna lentement de la machine à café, touillant machinalement sans vraiment regarder où elle allait. Sa prochaine garde n'était que dans trente-six heures, ce qui voulait dire qu'elle aurait une journée relativement tranquille devant elle, et qu'elle pourrait dormir une heure ou deux dans une salle de garder. Le lendemain serait en revanche plus difficile à aborder, et Sophia le redoutait autant qu'elle l'attendait. Après sept ans d'études, elle était enfin interne en chirurgie. Elle n'avait pas encore passé beaucoup de temps dans le service de neurologie, étant donné qu'elle n'avait commencé que depuis une semaine, mais elle était déjà persuadée qu'elle y trouverait sa voie. La jeune femme avait tant désiré ce moment, tant rêvé de ce jour où elle mettrait enfin un pied en neurologie, qu'elle savait avant même d'avoir réalisé une opération seule qu'elle adorerait ça.

Cette nouvelle vie qu'elle démarrait à San Francisco était plus que perturbante, puisqu'elle était très loin de sa famille. Etant née à Boston, Sophia y avait toujours vécu, et elle avait eu la chance de faire ses premiers pas dans la médecine à la prestigieuse université Harvard, située à seulement quelques kilomètres de chez elle. Une fois diplômée, sa décision de quitter Boston pour aller faire son internat et sa résidence en Californie en étonnèrent plus d'un. La brune avait simplement réalisé qu'elle avait besoin de prendre de la distance, et le programme qu'offrait l'hôpital de San Franciso avait été un de ceux qui l'avaient le plus attirée. Aujourd'hui, elle était la, et commençait une drôle de nouvelle vie à laquelle elle avait un peu de mal à s'habituer. Nouvel endroit, nouvel entourage, nouveaux colocataires, tous plus fous les uns que les autres, cela faisait beaucoup de nouvelles choses, mais Sophia commençait à penser qu'elle aimerait ça. Il valait mieux que ce soit le cas, d'ailleurs, car elle risquait très fortement de passer les prochaines années de sa vie dans cet hôpital.  

Sortant brusquement de ses pensées, l'interne réalisa qu'elle bloquait tout l'escalier, et qu'elle n'avait même pas touché à son café. Les autres internes devaient déjà être en train de se changer, et il était hors de question qu'elle arrive en retard. Nul besoin de commencer l'année par un mauvais effet auprès des résidents et chirurgiens. Ils s'appliqueraient déjà à leur mettre la vie dure durant les mois qui allaient suivre, et Sophia n'avait absolument pas envie d'en rajouter. Rajustant son sac sur son épaule, la jeune femme avala une gorgée de café brûlant, et se dépêcha de monter les marches une à une. Internat, Jour 8, top départ !