ATHÈNES, GRÈCE ✻ 10 septembre 1996 — 10 ans.
« On ne joue pas au ballon dans la maison Cornélia ! » Avec un soupir, j'arrête de jouer avec le ballon et je le dépose devant moi. Je n'ai aucune idée de quoi faire pour avoir de l'amusement et non de l'ennui quasiment mortel puisque je n'ai absolument rien à faire. J'ai une grande sœur, mais elle est probablement occupée avec ces devoirs et je n'ai pas envie de la déranger. J'ai un frère jumeau, mais notre relation est complexe et ce n'est pas mon meilleur ami. J'ai également une petite sœur, mais là encore si je pratique avec elle, je sais que cinq minutes plus tard une dispute éclaterait entre nous deux et la nourrice déteste ça. Je laisse échapper un soupir. « Je vais voir Abel, Gala ! D'accord. Reviens pour le souper » Je ne prends même pas la peine de répondre que je suis déjà à l'extérieur de la maison, en direction de la maison de Abel. Abel Kostas. Mon voisin qui est du même âge que moi et avec qui je pourrais pratiquer au ballon. J'ai mon ballon de foot sous le bras et je sonne à la maison puis je patiente jusqu'à ce qu'une blonde vienne ouvrir la porte et en me reconnaissant, elle me sourit. « Cornélia, bonjour ! Tu es venue pour Abel ? Bonjour, madame Kostas ! Oui, il est là ? Oui, entre, voyons ! Il termine ses devoirs » J'hoche la tête, hausse les épaules et m'introduit dans la maison chaleureuse de la famille Kostas. Je la suis jusqu'à la cuisine où elle se dirige vers la cuisinière pour mélanger le contenu de ce qui se trouve dans le chaudron et je me dirige vers la salle à manger où j'ai repérée Abel. « Salut Abel ! Il tourne le regard et me reconnaît. Salut Lia, comment ça va ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ? Abel est probablement le seul à m'appeler par mon surnom, Lia. Ça va ! Tu viens pratiquer avec moi pour demain ? Il arrête d'écrire, se retourne et semble se souvenir que je suis dans son équipe et que je suis certainement la seconde meilleure de l'équipe après lui. Bonne idée ! Je termine ça. » J'hoche la tête et patiente. Au bout de cinq minutes, il termine ses devoirs et nous nous dirigeons vers l'avant de sa maison où nous commençons à pratiquer des mouvements et des passes de football. « Tu crois qu'on va gagner cette année ? J'effectue un coup de tête en direction d'Abel qui effectue des coups de genoux et pieds avec le ballon. Je suis certain que la coupe est pour nous, cette année ! Pas toi ? Bien sûr que je crois que nous allons gagner, il faudrait juste que tu fasses plus de passes aux autres joueurs... À l’occurrence, moi ! Abel rit aux éclats et j'arrête le ballon pour le fixer. Il ne semble pas réaliser que je suis un atout pour cette équipe et que je suis sérieuse au maximum. Arrête de te moquer, Abel, je suis sérieuse ! Ok, ok ! Allez, passe le ballon Lia » Je grogne. Lève les yeux au ciel et donne un kick au ballon tellement fort qu'il passe par-dessus la tête d'Abel. « Après, tu veux plus de passes ! Maintenant, tu peux aller chercher mon ballon ? Quel con. Non, va le chercher toi-même, Abel ! Tu mérites juste ça ! » Je repousse une mèche de cheveux, quitte la maison des Kostas et je me dirige vers ma maison.

ATHÈNES, GRÈCE ✻ 8 août 2005 — 19 ans
« Yo Cornélia, ma jolie, tu viens ce soir ? » S'arrêtant de marcher, je passe une main dans mes cheveux et je m'approche Zac pour m'arrêter devant lui et sa bande d'amis. Je peux voir Abel, en arrière-plan, mais je m'en fous. Je sais qu'il attends ma réponse parce que je sais qu'il n'a pas envie que j'y sois puisque ce n'était pas son idée de m'inviter. Zacharie est le meilleur ami d'Abel, le seul garçon avec qui je ne pourrais jamais me retrouver au lit parce qu'il est un peu comme moi. Indépendant et volage. Aimer une seule personne est probablement impossible pour lui. « Non, je ne crois pas ! Les gars présents incluant Abel semblent choqués de ma réponse finale puisque je suis légèrement connue comme étant une grande fêtarde. Tu te fous de nous ? Je soupir et lève les yeux au ciel tout en passant, une nouvelle fois, une main dans mes cheveux. Non, j'ai l'air ? Zacharie rit quelques secondes et enfonce ses mains dans ses poches après avoir tiré sur ses cheveux. Come on Cornélia ! La fête n'est rien sans la reine des fêtes. J'hausse les épaules et change mes cahiers de bras. Non, ma décision est finale ! Sorry guys but I have to go ! J'esquisse un léger sourire, tourne les talons et je prends ma marche jusqu'à chez moi. C'est un long chemin, tout de même, mais je suis habituée de le faire. Puis, marcher me laisse réfléchir sur des trucs dont je n'ai pas l'habitude de réfléchir à propos.