J’étais nerveuse à l’idée de devoir lui parler, je n’étais pas tellement sûr qu’il était prêt à entendre cette nouvelle mais Nathanaël m’avait persuadé, il devait être au courant. Après tout, il était le père de l’enfant, j’étais mariée avec lui et de toute façon, je ne pourrais plus lui cacher encore longtemps. J’avais appris cette grossesse il y avait seulement une semaine et je m’en voulais de ne pas avoir remarqué les symptômes plus tôt. J’avais encore la possibilité d’avorter mais je n’étais pas sûr de vouloir le faire. Certes, je voulais continuer mes études de chirurgie,  profiter de ma jeunesse mais je n’étais pas sûr de pouvoir psychologiquement bien vivre un avortement. De plus, je ne voulais pas prendre cette décision seule, si Adriel ne voulait pas de cet enfant, j’y mettrai un terme. C’était donc dans l’optique d’avoir un éclaircissement que j’avais demandé à Adriel de rentrer tôt ce soir du travail pour qu’on puisse parler. J’étais resté très vague sur le sujet de cette conversation mais je lui avais bien fait comprendre que je n’accepterai pas qu’il reste trop tard au travail et donc, de devoir reporter. Depuis quelques semaines, ne nous nous étions pu vu à cause de notre emploie du temps. En tant que résidente, je passai presque tout mon temps à l’hôpital et je n’avais pas les mêmes horaires qu’Adriel. Quand un était à l’hôpital, l’autre était à la maison. Mais cela ne m’embêtait pas, je n’étais pas quelqu’un de dépendante et j’avais besoin d’avoir une certaine liberté pour vivre, je ne supportais pas d’être étouffée. Perdue dans mes pensées, je n’avais pas vu le temps passer. Il était maintenant vingt heures et je savais qu’Adriel n’allait plus tarder. Je décidai d’aller prendre une douche et suite à cela, j’allais m’assoir sur la terrasse. Je pris une cigarette et l’allumai. Depuis mes seize ans, j’étais une grosse fumeuse et je savais que si je décidai de poursuivre ma grossesse, j’aurais beaucoup de mal à m’arrêter et depuis que j’avais appris que j’étais enceinte, je ne cessai de me répéter « C’est la dernière. mais cela ne l’était jamais.